Vesper chronicles, la dystopie sombre et boueuse

2022 sonne comme l’année de la dystopie au cinéma. After Yang, Junk Head, Le visiteur du Futur et maintenant Vesper Chronicles. Trouvé un peu par hasard en regardant les films à l’affiche, je découvre un film pile dans mes sujets. L’effondrement, lutte des classes avec les plus pauvres laissés au bord de la route, univers assez graphique et un désespoir écologique. Ah oui, parfait pour cet été 2022. M’étant peu renseignée, j’ai été assez surprise par l’ambiance poisse de cette dystopie qui sonne très juste.

Vesper dans Vesper chronicles

Survie en milieu hostile

L’histoire. Vesper est une jeune fille qui survit comme elle peut dans un univers hostile où la nature, devenue folle à force de mutations génétiques, est devenue quasi mortelle. Au loin, s’élève une citadelle dont on sait peu. Passionnée de biologie synthétique, elle partage son temps entre soin pour son père plus mort que vif et ses recherches. Malheureusement, elle vit proche de son oncle, Jonas, bien décidé à faire d’elle une de ses reproductrices. Un jour, elle découvre dans la forêt une jeune femme de la citadelle, rescapée d’un crash de son vaisseau. Vesper va la ramener chez elle pour la sauver.

Vesper trouve un vaisseau

Une technologie organique

Commençons par le point assez peu visible dans mon résumé : la technologie. La technologie est souvent un moyen simple de se situer dans une chronologie futuriste. Ici, nous avons des drones, de plus en plus présents dans les dystopies, des vaisseaux, des citadelles qui semblent fourmiller de technologie. Côté Vesper, c’est un peu plus la dèche. Son père est maintenant en  vie par une étrange machine où son cerveau semble sorti de sa boîte crânienne. Il suit Vesper grâce à un robot volant dont le design n’est pas sans rappeler un Imac de la fin des 90… et les ordinateurs intelligents du dessin-animé Pôle Position. Que j’adorais étant gosse. La technologie a quelque chose de très organique. L’intérieur du robot du père semble constitué de tissus vivants et l’ordinateur que Vesper utilise a une consistance molle. Et le vaisseau dans lequel arrive Camelia a des allures très organiques, sorte d’immense fleur volante.

Vesper et son père en exploration

D’étranges humanoïdes

Autre point “technologie organique”, les jugs. Les jugs sont des créatures humanoïdes créées génétiquement pour servir les Humains de la citadelle. Assez effrayants dans leur apparence, on découvre qu’ils sont programmés pour servir et sont dénués de toute émotion. Vraiment ? Je n’en dirai pas plus sur le sujet mais on retombe sur toute la question des clones, androïdes et autres créatures inventées par l’Humain pour le servir. Jusqu’à quel point ces créatures n’ont pas d’âme ni sentiment, au point de pouvoir les supprimer quand ils sont gravement blessé ? Voici aussi une question posée par Vesper Chronicles.

Des fleurs mutantes
Je n’ai pas trouvé de photo de jug donc à la place, de jolies fleurs phosphorescentes présentes dans le film.

Une fracture sociale abyssale

Autre point, la lutte des classes. Enfin le sanctuaire des riches vs les plus pauvres en train de crever. Assez symptomatique de pas mal de dystopies comme Final Fantasy VII, Logan’s Run, Zardoz, Mad Max Fury Road…  Les pauvres survivent comme ils peuvent avec quelques miettes que leur offrent éventuellement les plus aisés pour s’assurer de contenir la moindre révolte. Ici, c’est Jonas qui sert de baron local et qui marchande avec la Citadelle. Il vend du sang de ses enfants contre des graines pour nourrir les habitants de sa ferme. Graines programmées pour ne pas pouvoir se reproduire. A noter qu’on ne saura pas quelle utilisation est faite du sang, Jonas se pose franchement la question. Et laisse notre imagination répondre. Au vu de la gueule des soldats à un moment, je parie qu’on est dans un univers type Junk-Head avec des humains immortels mais qui pourrissent un peu sur pied donc faut un peu se fouetter les sangs pour retrouver un peu de vigueur. Mais c’est peut-être juste pour la recherche génétique.

Jonas, le grand antagoniste de Vesper Chronicles

Un avatar boueux

La génétique, justement, encore un sujet abordé par Vesper Chronicles. On ne sait pas exactement quelles ont été les mutations génétiques opérées avant le film. On découvre juste une nature qui peut vite être hostile pour l’Humain. Ca m’a fait penser à la nature dans Avatar. Mais version boueuse, à quelques exceptions poétiques près. Vesper est d’ailleurs un génie de la génétique et parvient à créer des choses grâce à la biologie synthétique et recueille le moindre organisme vivant pour ses expériences. 

Camélia dans Vesper Chronicles

Un monde assez dégueulasse

Arrivons maintenant au point “survie en monde post-apo”. Vesper est très jeune, environ 10 ou 12 ans, et doit se débrouiller seule. Son père étant réduit à un vieux Macbook qui vole et qui n’a pas de bras. Elle est directement menacée par son oncle Jonas qui semble avoir quelques appétits pour elle. Point intéressant ici : la nature est hostile et potentiellement mortelle. Mais le vrai danger pour Vesper, c’est clairement un autre être humain. L’oncle est donc parfaitement dégueulasse. Un peu pédo, le film nous le place à plusieurs reprises dans des scènes qui s’apparentent à de la torture ou du viol. De façon métaphorique, certes, mais le parallèle n’est pas si subtil. Il est dénué de toute empathie et est prêt à tous les coups bas pour protéger son statut de baron local. Quitte à nuire à sa nièce ou son frère. Une parfaite illustration de la dureté de ce monde.

Vesper Chronicles

Un film à voir même si la bande-annonce en montre trop

Bref, est-ce que j’ai aimé Vesper Chronicles ? Franchement, oui. Il y a peut-être deux ou trois maladresses mais il est juste. On croit très vite à cet univers glauque. Je l’ai aimé alors que la bande-annonce me racontait carrément une autre histoire. J’en profite pour un léger coup de gueule : arrêtez avec les bande-annonces spoiler et mensonges. Ne regardez pas la bande-annonce de Vesper Chronicles, elle vous balance juste un des derniers plans du film. Un plan qui se veut iconique mais relativement gâché par le fait que je l’ai déjà vu… Et en revoyant la bande-annonce après avoir vu le film, elle raconte vraiment une autre histoire. Ce film vaut bien mieux que ça. En conclusion, dans vos agendas du mois de septembre, vous notez d’aller voir Le visiteur du Futur et Vesper Chronicles. Surtout qu’il y a un peu de french touch dans ce film et qu’il faut encourager le mouvement.  

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