Soleil vert, l’humanité aux abois

Alors que l’humanité s’enfonce dans la misère, l’Etat fournit à la population des savons alimentaires appelés Soleil vert…

Je vous propose une série d’articles sur quelques films dystopiques des années 70 parce que… Je ne comprends pas comment on a renoncé aussi vite au psychédélisme et à cette incroyable esthétisme disco. On ne sait pas prendre de bonnes décisions artistiques. Et nous allons débuter par Soleil Vert. Un classique du genre que je trouve particulièrement intéressant à visionner en cette année de canicule et de réchauffement climatique accéléré. Film d’autant plus d’actualité qu’il se passe en 2022.

Soleil vert, un monde en surchauffe

Une humanité en mode survie

En 2022, donc, New York est archi-pollué et la plupart des habitants n’ont plus de toit pour se loger, s’entassant dans des églises ou des escaliers d’immeuble. Afin de survenir aux besoins primaires de cette population en détresse, l’Etat fait appel à une société, Soylent, qui fabrique des sortes de savons alimentaires distribués sur des marchés. Notamment le Soleil vert, distribué le mardi. Evidemment, au-dessus de cette extrême pauvreté flottent des individus riches qui disposent de magnifiques penthouses et de mobilier humain, soit de très belles jeunes femmes qui leur sont entièrement dévouées et des sortes de gardes du corps.

Un penthouse rétrofuturiste

Un meurtre étrange…

Et c’est justement avec la mort d’un ultra-riche, Simonson, que l’histoire commence. Pour résoudre son meurtre, c’est le policier Thorn qui doit résoudre le crime. Voici donc notre lapin blanc qui va découvrir l’univers des hyper riches et va légèrement profiter de la situation. Pillant l’appartement de la victime sans trembler et s’offrant un charmant moment avec Shirl, le “mobilier” de Simonson, il va commencer à découvrir des choses peu reluisantes. Car la mort de Simonson semble liée à Soylent, société dont il était actionnaire.

Shirl et Thorn dans Soleil vert

Une nature dont il ne reste plus rien

Passé l’aspect un peu kitsch de l’esthétique, totalement 70s, et le côté très viriliste du héros tel qu’on les écrivait à cette époque, ce film est furieusement d’actualité. Dans le film, la situation est expliquée tout à fait simplement. La surindustrialisation a entraîné une forte pollution qui a impacté la faune et la flore. Les ressources naturelles sont quasi épuisées et la canicule est devenue quotidienne avec une température moyenne de 33°. Vous comprenez pourquoi regarder Soleil Vert précisément cette année est une expérience assez troublante ? Les produits de consommation que nous utilisons quasi quotidiennement ont quasiment disparu. Le film nous offre d’ailleurs une scène entre Thorn et son ami Sol où ils dégustent une pièce de viande volée chez Simonson puis une pomme. Thorn découvre ces aliments que Sol avait habitude de consommer lorsqu’il était jeune.

Sol et Thorne dans Soleil vert

La vie n’a plus de valeur

La vie n’a que peu de valeur dans ce new-York asphyxié. Les jolies femmes deviennent donc mobiliers, répondant à tous les besoins et envies de leur propriétaire. On apprend par exemple qu’elles sont régulièrement battues par leur propriétaire. A la mort de Simonson, Shirl s’inquiète d’être acceptée par le nouveau propriétaire de l’appartement. Lors d’une émeute au marché suite à une rupture de Soleil vert, les émeutiers sont massacrés à coups de tractopelles. La mort fait d’ailleurs parfaitement partie de la société puisque les citoyens peuvent faire le choix de mourir. Ce que fera Sol dans une scène très émouvante où lui sont projetés des films des animaux et paysages disparus. 

Soylent green

Une vérité que nul ne veut entendre

Arrivons maintenant au plot twist. Si vous ne le connaissez pas, sautez directement au paragraphe suivant mais je crois que tout le monde sait. Personnellement, j’ai su bien avant de voir le film. On découvre donc à la fin du film que le Soleil Vert n’est pas fabriqué à base de germes de soja ou de planctons marins, contrairement à la promesse de Soylent mais à base de cadavres, broyés et concassés. Une vérité qu’il clamera jusqu’au bout du film. La métaphore du bas peuple broyé pour le confort des aisés pourrait paraître intéressante mais en vérité, Soleil Vert est un pur film d’anticipation. A tel point que certains scientifiques l’évoquent parfois comme vision très probable du futur que nous connaîtrons dans quelques années.

Le soleil vert est fait d'humains

Un film qui résonne fort 40 ans après

Soleil Vert met mal à l’aise car si nous avons encore une faune et une flore, la question de la pollution et du réchauffement climatique se pose aujourd’hui avec une cruelle acuité. Quand tu vois qu’en 74, la menace que fait peser l’homme sur la vie terrestre se posait déjà et que depuis, nous n’avons rien fait. Qu’un avenir dystopique il y a 40 ans imaginait l’enfer de vivre avec une température moyenne à 33°. Nous, ça a été notre réalité quasi quotidienne tout l’été. 

Charlton Heston dans Soleil Vert

On a perdu 50 ans

Il est temps de revoir les dystopies des années 70… et constater avec effroi qu’on a perdu 50 ans sur ces sujets déjà identifiés comme cruciaux.

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