Les Mechas, une machinerie dystopique

Parmi les fictions qui proposent des univers dystopiques, on trouve les histoires de mechas comme Evangelion ou Pacific Rim. Et j’adore

Ou uchronique, c’est à voir. J’adore les Mechas. Vous savez, ces robots géants qui tatanent des gros extraterrestres ou des entités semi-mystiques, là. Parfois, quand je lis de la science fiction et qu’on me parle de machineries gigantesques, j’aimerais voir ça de mes yeux. J’ai bien vu un Gundam à Tokyo. Il y en avait un encore plus gigantesque à Yokohama mais c’est pas pareil. J’ai cru un temps que la réalité virtuelle et la 3D m’offriraient ce spectacle presque impossible. Mais on en revient de ça, finalement. Mais les mechas me fascinent. Alors puisqu’il était compliqué de faire un article pour chaque film à mechas car on n’est pas tout à fait dans des dystopies ou uchronies mais plus dans du post-apo, j’ai tout regroupé ici. Car quand même, y a quelques ingrédients intéressants. 

Goldorak sur le sky tree, la passion mecha au Japon

Si je vous dis mecha, vous pensez à… Des tas d’oeuvres, ok. Gundam, cité au-dessus, Goldorak, Evangelion, l’ensemble des sentaï type Bioman. Côté occidental, on est un peu plus à poil puisque le seul qui me vient en tête, c’est Pacific Rim. Même si ça ressemble pas mal à Evangelion mâtiné de Godzilla, je l’aime beaucoup. Ne serait-ce que pour son esthétique très steampunk. Bref, si je devais résumer grossièrement : l’Humanité est ravagée par une menace qui la dépasse par son gigantisme. On doit donc construire des robots géants pour tenter de faire face. Il y a une dimension post-apo et survivalisme très forte dans ses oeuvres où tout est irrémédiablement détruit. Avec des nuances puisque dans Goldorak ou les sentaï, ça se bagarre essentiellement dans les carrières et les champs. 

les mechas dans Bioman

Je ne m’attarderai pas sur la dimension menace puisqu’elle n’a rien de dystopique en soi. Ce qui m’intéresse, c’est l’organisation sociale qui se crée autour de ses machines qui suscitent à la fois peur et envie. On le voit notamment dans Evangelion que j’ai toujours trouvé très premier degré sur le sujet. Ma première expérience de mecha, c’était Goldorak, qui se battait là où personne ne pouvait le voir ou presque. Un point mis à mal dans la récente BD Goldorak de Xavier Dorison. Que j’ai trouvé très belle et que je recommande. Il replace Goldorak à son rang de machine gigantesque, la mettant face à de minuscules humains ou attaquée par la rouille. Car à part quelques scènes où un mecha attrape un personnage pour le tenir dans sa main, il manquait pas mal un sens du réel aux mechas de mon enfance. Même les immeubles en carton-pâte de Bioman avaient du mal à rendre le gigantisme des machines.

Goldorak revisité par des bédéistes français

Car les mechas parlent d’abord de technologie et de machinerie. Des technologies qui peuvent vite se retrouver dépassées ou obsolètes comme dans Pacific Rim ou Le dernier atlas. Une BD française scénarisée par Vehlmann et De Bonneval, dessinée par Tanquerelle et Blanchard. Dans une France uchronique, Ismaël, bandit à Nantes, a une nostalgie des robots atomiques déployé par le Général de Gaulle dans les années 70 pour reconstruire la France et conserver l’Algérie sous le joug français. Les équipages de ces robots étaient des stars, il y avait même un album Panini à leur gloire. Jusqu’à ce qu’un de ces robots provoque un accident nucléaire à Batna. De nos jours, une menace extraterrestre surgit au coeur du désert algérien. Ismaël a l’idée folle d’aller chercher le dernier robot, en cours de démantèlement en Inde, pour aller botter le cul de la créature hostile. Si vous aimez les mechas qui rouillent et les univers architecturaux qui fleurent bon le brutalisme des années 70, je ne peux que vous encourager à lire cette BD. On retrouve ici, comme dans Pacific Rim, l’histoire d’une technologie triomphante qui semble être la solution à tous les problèmes. Jusqu’à ce que l’accident arrive ou le problème soit, en apparence, résolu.

BD Le dernier atlas

Les histoires de mechas nous parlent aussi souvent d’une société en mode survie qui s’est réorganisée comme elle a pu. Notamment Pacific Rim où les villes détruites se reconstruisent derrière des murailles, utilisant des squelettes de kaijus comme structures. Pacific Rim nous propose une vision très cynique de l’Humanité. En réadaptation constante, elle trouve à tirer avantage d’une situation complexe, notamment à travers le trafic de bouts de kaijus. Dans Evangelion, le cynisme est poussé à son extrême. La seule autorité qui semble encore en place est une société privée dont on ne sait rien et qui a pour but de provoquer une sorte d’apocalypse divine. 

Pacific Rim, les mechas sauce américaine

Arrêtons-nous sur Evangelion. J’ai longtemps hésité à en faire un article, tout comme Pacific Rim. Sans que j’arrive à vraiment en tirer les bonnes ficelles. Parce que la dimension dystopique est quand même assez ténue, surtout dans Evangelion qui baigne dans un mysticisme un peu étrange. Mais j’adore l’univers architectural d’Evangelion. Passons sur les fantaisies technologiques de la Nerv, avec son monorail, ses bureaux qui donnent sur des abîmes sans fond et son conseil d’administration où chaque membre est représenté par un étrange monolithe flottant. Un hommage à 2001, Odyssée de l’espace, nous révélant que le seul but de la Nerv est de faire naître une nouvelle humanité ? Aucune idée mais si on considère la passion d’Hideaki Anno pour nous coller de la musique classique partout, j’ai tendance à penser qu’il y a un certain intérêt pour le travail de Kubrick. Et j’aime bien cette théorie, surtout. Bref, on se retrouve donc avec un Etat qui semble avoir totalement disparu, une société privée qui assure la protection des habitants via des immeubles qui rentrent sous la terre en cas d’attaque et balance des robots géants qui cassent quand même pas mal de choses. Et ils peuvent recruter n’importe quel gamin du lycée pour piloter leur engin. Ils ont d’ailleurs des ramifications à l’étranger, comme on le voit avec le personnage d’Asuka. Une société privée qui dicte sa loi sans aucun contre-pouvoir, ment éhontément pour cacher ses sombres desseins. Qu’est-ce qui pourrait arriver de mal ? Ah oui, l’apocalypse. Notons également un Tokyo les pieds sous l’eau, un péril qui angoisse fort les Japonais.

Evangelion

Bref, à l’heure où les robots plus vrais que nature envahissent l’univers dystopique, j’avais envie de parler un peu de robots géants car je les adore. Sans doute parce que j’ai grandi avec Goldorak et Bioman mais ils me font galoper l’imagination. J’étais d’ailleurs super excitée de tester l’attraction VR Evangelion à Shinjuku même si, à l’arrivée, c’était un peu pourri. J’aurais peut-être dû faire l’attraction Gundam, aka “tu t’assois sur un siège en forme de main et la VR te montre un Tokyo virtuel vu de la hauteur du Gundam. Mouais… Retenons ici que, dans ces récits, la technologie semble être la solution pour tirer l’Humanité de son mauvais pas ou de la faire passer à un stade supérieur mais que finalement… les Humains ne sont peut-être pas faits pour tant de gigantisme. 

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