Vous l’aurez noté, j’ai une petite passion pour les space operas. Et quand on parle de space opera, on pense naturellement au Père du genre, le titanesque 2001 : Odyssée de l’espace. Film étrange et fascinant, il contient cependant quelques ingrédients phare des dystopies : une technologie hors de contrôle et un questionnement sur ce qui fait l’humain. De Hal qui pense par lui-même à David qui évolue à un nouveau degré d’humanité. Aujourd’hui, mettez Ainsi parlait Zarathoustra en fond sonore !
D’étranges monolithes
L’histoire ? Dans la Préhistoire, une tribu de primates trouve un étrange monolithe noir. Celui semble développer leur intelligence et les Australopithèques, utilisant des outils, font acte de violence pour récupérer le point d’eau duquel ils avaient été chassés et assurer leur survie. En 1999, un monolithe identique est découvert sur la Lune. Une équipe de scientifiques va étudier le monolithe, d’origine extraterrestre, qui va se mettre à émettre des ondes à destination de Jupiter.
Une mission spatiale qui tourne mal
Suite à cette découverte, une mission spatiale, Discover One, est mise sur pied pour se rendre à l’origine du signal. Dans le vaisseau, on retrouve Frank et David, deux astronautes, ainsi que Hal, une intelligence artificielle réglant la vie à bord. Suite à une fausse alerte de l’ordinateur qui a forcé les deux spationautes à une sortie extravéhiculaire sans réelle raison et une série de questions mystérieuse, David suggère à Frank de débrancher Hal pour éviter tout accident. Mais l’IA parvient à comprendre les intentions des internautes et décide de répliquer.
L’Humain rendu intelligent par une intervention extraterrestre
La notion d’une intervention extraterrestre dans l’intelligence humaine n’est pas un inédit dans la sci-fi. L’auteur du roman, Arthur C.Clarke, est assez friand d’interventions extraterrestres dans le déroulé de l’histoire de l’Humanité. J’en profite pour conseiller L’odyssée du temps. Et 2001 : Odyssée de l’espace a pas mal marqué les space operas sur le sujet. Oui, je parle du préquel Alien, à 100%. Non parce que des extraterrestres à l’origine de l’humanité et un robot psychopathe, c’est 100% 2001, Odyssée de l’espace… en moins bien parce que les personnages sont vraiment trop cons pour survivre. Pour en revenir à 2001, Kubrik nous propose une réflexion sur l’intelligence qui fait des individus des créatures conscientes d’elles-mêmes et agissent en conséquence.
Une IA qui lutte pour sa survie
Nous avons donc Hal, l’IA qui, telle les IA que l’on nous sert dans de nombreuses dystopies, semble dépasser son simple programme pour devenir de plus en plus humaine. Je parle souvent de Better than Us ou Detroit avec leurs humanoïdes plus vrais que nature. Ici, le miracle cinématographique est de rendre une lumière rouge proprement terrifiante. Franchement, Hal me mettait mal à l’aise alors qu’il est incarné au minimum. Il agit pour sa survie comme les Australopithèques de la première partie et ça pose la question : peut-on blâmer Hal de vouloir supprimer des humains quand ces mêmes humains doivent leur survie à cette même violence conservatrice.
La violence comme moyen d’évolution
C’est un des éléments récurrents de l’analyse de 2001, d’ailleurs. L’évolution par la violence. Le meurtre originel. Celui qui permet aux Australopithèques d’éviter l’extinction et de devenir une espèce dominante. La première vraie décision d’Hal est de tuer ceux qui le menacent. Et ensuite David décide de déconnecter Hal alors que celui-ci lui confie sa peur de disparaître. Dernier acte avant d’être aspiré dans une sorte de trip évolutionniste chelou. Mais esthétiquement fascinant.
Qu’est-ce qui fait l’Humain
La question est donc : qui, de l’intelligence ou de la violence fait l’humain ? Hal devient aussi humain que David en prenant conscience de lui-même et en luttant pour sa survie. Et l’humain doit-il son évolution à un artefact placé là par une civilisation extraterrestre et dont on ne sait rien. Surtout pas les motivations ? D’ailleurs, le film se termine sur une question ouverte. Un nouvel être humain voit le jour. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Toujours autant d’actualité
Ce qui est saisissant avec 2001, Odyssée de l’espace, c’est la qualité de sa réalisation. Si certains décors et couleurs sont un peu datées, il n’a pas à rougir face aux space operas actuels. Surtout que bon, 20 ans après le fameux 2001, on n’a toujours pas envoyé d’humains plus loin que la Lune donc finalement, il reste résolument futuriste. Et franchement, le design du vaisseau spatial est vraiment pensé pour une mission interstellaire. C’est visionnaire. Du coup, si vous ne l’avez pas vu, il est temps de rattraper le retard. Même si j’ai pas mal spoilé mais rien que pour la réalisation et pour cette lumière rouge flippante.
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