Depuis que j’ai plus la télé et que je traîne beaucoup sur YouTube, j’entends parler de tas de films qui me font bien envie. Du coup, après The lobster, voici Ex machina, film très bien chroniqué par le fossoyeur.
Un test de Turing à la montagne
Un huis clos dans les montagnes, un robot si humain qu’il quitte la vallée dérangeante, un génie un peu fou, un jeune homme très intelligent mais un peu perdu. Une magistrale partie d’échec entre les protagonistes, qui manipule qui ? C’est tout ça, Ex Machina. Caleb, jeune programmateur d’une big society, gagne le droit de passer une semaine dans le chalet de son PDG, dans les montagnes. Une semaine au frais ? Pas tout à fait : en guise de chalet, Caleb se retrouve dans une sorte de prison, dans une chambre sans fenêtre. Et le voilà contraint à participer à un test de Turing. Un test de Turing ? C’est un test qui détermine si un ordinateur qui simule des conversations humaines peut être suffisamment convaincant pour que l’humain en face soit incapable de savoir qu’il parle à une machine ou à un autre être humain.
Le robot est-il sincère ?
Ici, Caleb ne va pas parler à un ordinateur mais à un robot au visage humain, Ava, créée par Nathan le PDG. Petit à petit, les deux vont se rapprocher, laissant s’instaurer une certaine intimité, frôlant le sentiment amoureux. Mais Nathan qui interroge souvent Caleb pour étudier son ressenti vis à vis de sa création, insinue le doute. Ava est-elle sincère ou ne répond-elle que parce qu’elle a été programmée ainsi ?
Une atmosphère pesante
L’ambiance est lourde. Malgré les très beaux paysages montagnards qu’on ne voit finalement que peu, l’essentiel de l’histoire se passe au coeur du clair obscur du chalet, Nathan est un putain de connard pervers narcissique, sa compagne Kyoko assez flippante de servilité. Caleb ne comprends pas tout ce qu’il se passe. Ava semble finalement la seule personne normale de ce quatuor. C’est prenant, troublant et la dernière partie est juste géniale. Le film a beau durer presque 2h, il passe comme dans un souffle. On n’a pas le temps de s’ennuyer mais les pauses dans l’intrigue sont suffisamment bien aménagées pour qu’on ait le temps de se demander qui manipule qui. Et si Nathan est vraiment la pire enflure du monde.
Un rythme haletant
Ce film a été co-écrit et réalisé par Alex Garland, scénariste (et auteur du roman, surtout) de 28 jours plus tard que j’avais vraiment bien aimé. Alors qu’à la base, les zombies, ça ne me parle pas du tout. Ce film était bien haletant, également, malgré quelques scènes de respiration. Dans Ex Machina, on retrouve ce rythme parfaitement équilibré entre avancement de l’intrigue et pause pour digérer ce que l’on vient de voir et d’apprendre.
Regardez Ex Machina
Je ne peux que conseiller Ex Machina avec force. D’abord parce que c’est de la très bonne came, entre science fiction et thriller psychologique mais surtout pour une fois qu’on a un (très) bon film sur l’intelligence artificielle, ce serait vraiment dommage de faire l’impasse. Et il a 92% sur Rotten tomatoes, la preuve ultime !