J’ai l’impression que les univers dystopiques sont obsédés par les intelligences artificielles en ce moment. Beaucoup de fictions tournent autour de ça. J’en ai vues deux au cinéma cette année. Et si j’ai été déçue de The Creator dont la bande-annonce m’avait charmée… j’en attendais limite plus de Mars Express. Parce que j’avais lu l’avis de gens qui me semblent avoir bon goût en la matière. Mais aussi parce que j’avais bien aimé Lastman, la série du même réalisateur. Bref, accrochez-vous, on s’envole pour Mars.
Une société furieusement robotisée
Dans un futur pas si proche, l’humanité s’est un peu répandue dans l’espace, notamment sur Mars. Dans les rues se côtoient humains et robots plutôt intelligents. Il y a même des robots qui abritent la mémoire d’Humains décédés, les sauvegardés. Les humains sont eux-mêmes pas mal augmentés. Avec notamment un plug derrière l’oreille pour se connecter au web, des systèmes de communication par télépathie ou des lentilles offrant tout un tas d’information. Même les chats peuvent être des robots, comme on le découvre dans la première scène du film. Où une jeune femme dont on ne sait rien se fait tuer par un homme se prétendant être de la police. Surprise, dans l’appartement se cachait une autre jeune femme qui parvient à échapper au massacre.
Une enquête qui soulève un gros loup
Pendant ce temps sur Terre, Aline, sorte de détective privée, et son acolyte robot Carlos sont sur terre pour arrêter Roberta, une hackeuse particulièrement douée, pour la ramener sur Mars. Une fois cette mission accomplie, Aline est sollicitée pour retrouver June Cho, une jeune femme disparue… celle de la baignoire. Une enquête qui va entraîner Carlos et Aline au coeur d’un complot interplanétaire.
Une société très avancée
J’ai utilisé le terme space opera mais on pourrait presque dire que j’exagère un peu puisque le côté espace est somme toute relatif. On ne voit des vaisseaux spatiaux que pendant le générique de début… et le générique de fin. A savoir l’immense vaisseau Mars Express. Sur Mars, où se passe les trois-quarts de l’intrigue, la terraformation est discrète. On sait que la cité est sous dôme mais celui-ci n’est pas montré de façon ostensible. De la même façon, des routes sont creusées dans les canyons martiens pour nous rappeler où nous sommes sans cependant trop en faire. La cité est futuriste mais aucun personnage ne s’arrête pour soupirer sur le fait que c’est fou de vivre sur Mars quand même. Ah, ces humains du début du XXIe siècle qui vivaient comme ci ou comme ça. Non, les personnages sont tous des personnages de leur temps.
Des avancées technologiques finement mises en avant
Et l’univers grouille de fantaisies technologiques. J’ai déjà parlé des différentes amplifications humaines mais tout a évolué. Encore un point à noter vs de nombreuses dystopies qui aiment intégrer un fait nouveau dans notre quotidien, créant une dissension parfois gênante. Les véhicules sont futuristes, les robots sont partout, la présence des écrans donnent une nouvelle perspective au réel. Toutes ces petites inventions technologiques sont disséminées dans le récit de façon discrète, fluide. Pas d’explications lourdingues qui sortent de nulle part.
Un bestiaire robotique
Et évidemment, je garde le massif pour la fin : les robots. Nous avons tout un bestiaire de robots, qui ont des formes parfois étranges, comme celui de Roberta qui ressemble à une sorte d’humanoïde à têtes de poussin, des espèces de robots à forme humaine sauf qu’ils ont un immense disque creux au niveau des épaules… Ceux là, j’avoue, j’ai pas bien compris à quoi ils servaient. On a les corps des sauvegardés avec un corps robotique façon et une tête holographique qui conserve les traits de la personne défunte. Au moment du récit, une nouvelle révolution arrive avec des robots organiques comme des espèces de calamars bizarres et un peu dégueu ou un robot gardien qui nous offrira une scène particulièrement… beaucoup trop organique à mon goût, dirons-nous.
Une IA imitant parfaitement les comportements naturels
La plupart des robots ont un comportement autonome et réaliste. On le voit par exemple avec le chat du début qui, bien que robot, se montre aussi facétieux et souple qu’un vrai chat. Les sauvegardés conservent également leur personnalité, même s’ils sont verrouillés par la loi de la robotique. Ainsi, Carlos est censé obéir aux humains même s’il a une parade quand il faut savoir désobéir… On a également Beryl, un robot flottant qui tient plus de l’entité que de la machine qui semble parfaitement autonome et douée d’affection puisqu’elle s’inquiète pour Aline et lui prodigue certains conseils.
Une technologie de plus en plus compliquée
Roberta, la hackeuse, représente une forme de résistance. Profondément engagée auprès des robots, elle cherche le hack ultime pour supprimer leur docilité vis-à-vis des Humains et leur offrir la liberté. Car nous découvrirons au fur et à mesure du récit que, forcément, qui dit robots dociles et humanoïdes dit relations sexuelles inter-”espèce”, un personnage expliquant même qu’il préfère éviter de sortir avec des Humaines car elles sont trop compliquées. Bref, alors que les robots sont de plus sophistiqués et réalistes, leur place au sein de la société commence à poser question. Surtout que, de temps en temps, l’un d’entre eux pète un câble et adopte un comportement hiératique. On apprend également que quelques années avant le début du film, une guerre entre Humains et robots semble avoir eu lieu. Guerre durant laquelle Carlos est mort.
Allez voir Mars Express au cinéma
Je pense qu’il est important d’aller voir Mars Express en salle. Déjà parce qu’il est beau. Je n’ai pas beaucoup parlé de l’esthétique mais j’ai été sous le charme de cette fable futuriste qui reste élégante dans ses propositions. Même si les robots organiques sont assez repoussants. L’histoire est une enquête policière somme toute classique mais le rythme est bon, il n’y a pas de temps morts. Les personnages sont bien caractérisés. Mars Express est réussi tant sur le plan de la dystopie que sur celui de la narration. On y croit. Et les bons films de genre, il faut leur donner un coup de pouce. Parce que des films comme Mars Express, j’aimerais en voir plus souvent au cinéma.
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