Black Knight : le corporatisme coréen jusqu’au bout de l’apocalypse

Chouette, une série coréenne dystopique ! C’est Black Knight, une fiction qui connaît bien ses codes et les applique avec rigueur.

Pendant des années, le Japon a fantasmé sa propre destruction dans de terribles séismes et/ou montée des eaux. Il faut dire qu’entre les châteaux qui ont tous cramé, les séismes, tsunamis et autres drames nucléaires, on comprend que ça marque un peu leur imagination. Et voici que sa rivale voisine, la Corée du Sud, s’y met aussi. Après un Seoul sous les eaux dans Jung_E, voici Black Knight et son Seoul aride rongé par la pollution. Et c’est pas pour autant qu’on s’est débarrassé des corporations corrompues et des hiérarchies sociales strictes.

5-8, le livreur légendaire de Black Knight

Un monde rongé par la pollution

L’histoire. En 2071, le monde est ravagé par la pollution. La Corée du sud est devenue une zone désertique où seul 1% de la population survit tant bien que mal. Répartis dans des quartiers en fonction de leur rang, les survivants tiennent le coup grâce à la livraison régulière d’oxygène par des livreurs surentraînés. Car l’oxygène est devenu une denrée très précieuse et beaucoup veulent s’en emparer. Ces livreurs sont vus comme des chevaliers et le jeune Sa-Wol rêve de les rejoindre. Mais le chemin s’avère difficile, surtout dans une ville gangrénée par la corruption.

Black Knight

Un univers hyper référencé

Premier point qui saute aux yeux dès la première scène : les références. Voyons, un camion qui traverse un désert orangé poursuivi par des méchants en voiture… Ah bah, ça me rappelle « vaguement » Mad Max, dis donc. Les épreuves pour devenir chevalier sont littéralement mortelles, une référence au phénomène Squid Game. Mâtiné de Battle Royale puisque les épreuves autorisent la mort de participants. On a aussi la figure du héros légendaire, le livreur 5-8, des mutants hyper résistants et, évidemment, la vilaine corporation. Même si, en l’occurence, c’est présent dans toutes les fictions coréennes, pas que les dystopies. On retrouve également des quartiers organisés autour de maison carrées en béton. Un peu façon Trepalium. Waouh, une dystopie française a inspiré une série coréenne. Non, juste que Black Knight est un élève appliqué de la dystopie qui va nous proposer un univers conventionnel et attendu. 

Black Knight

Un reclus en première ligne

Black Knight va fonctionner sur deux arcs narratifs majeurs. Tout d’abord le parcours de Sa-Wol qui présente, dès le départ, de grandes aptitudes. Il semble peu affecté par la pollution, pouvant rester plusieurs minutes sans oxygène au-dehors. Il est super fort à la bagarre et se remet extrêmement vite de ses blessures, y compris des plus graves. Sa-Wol nous permet de naviguer dans les tréfonds de la société où il traîne avec ses potes, side kick rigolo habillés façon steampunk. Ils ne feraient pas tâche dans Le visiteur du futur, quoi… ou  the 100 dans le rôle de Jasper qui ressemble quand même pas mal à Florent Dorin. Bref, quel que soit l’univers dystopique, les lunettes de soudeur, c’est tendance.

Sa-Wol et ses amis

Un mentor beaucoup trop charismatique

Mais si Sa-Wol est une porte d’entrée, le fameux lapin blanc, ce n’est pas tant lui qui nous intéresse. Et là, je crois que nous avons un souci avec le casting. Alors que Sa-Wol est écrit comme l’Elu, façon Matrix, le vrai héros de l’histoire, c’est 5-8. Le mentor à la base, le Morpheus mais… L’acteur déborde tellement de charisme qu’on se désintéresse très vite de Sa-Wol pour s’intéresser à lui. Surtout que son arc est bien plus intéressant car il est une figure de proue de la résistance. Car ce qu’il reste de Corée se retrouve sous le joug du groupe Cheonmyeong qui soumet le pays grâce à l’oxygène qu’il produit. Et comme si ça ne suffisait pas, il essaie de se débarrasser des plus pauvres à travers un autoritarisme forcené et quelques attentats. Pourquoi ? Parce que ce sont des méchants sans âme, je suppose. Parce que sinon, c’est carrément pas clair. On pourrait supposer que c’est pour éviter de partager l’oxygène mais ce qui est rare étant cher… 

Black Knight, Sa Wol et 5-8

Des corporatistes bien sapés

Le groupe Cheonmyeong est dirigé par une famille riche, comme n’importe quel groupe de fiction coréenne et là, on fait péter les costumes les plus extravagants. Totalement inspiré de Hunger Games. L’actuel président, Ryu-Seok, passe son temps dans son bureau avec la porte de l’Enfer de Rodin en point de mire à comploter tel un gros méchant qu’il est. Un univers très graphique, surtout sur les méchants, qui nous rappelle que cette série est tirée d’un webtoon. Et évidemment, le groupe est près à tout pour conserver son monopole, y compris à vendre une denrée vitale. Un peu comme dans The silent sea avec l’eau.

Ryu Seok, le méchant bien sapé
Y a un côté Equilibrium aussi dans le look

Un rythme soutenu qui fait l’affaire

Bref, je n’ai pas été plus emballée que ça par Black Knight. C’est une série très efficace qui ne s’arrête jamais donc elle se regarde très facilement. Mais son manque d’inventivité laisse le spectateur un peu passif, jamais vraiment surpris. Ah si, à la fin de l’épisode un, j’ai cru à un parti-pris très radical mais… non, c’était juste une astuce scénaristique. Je ne me suis attachée à aucun personnage. Mais on peut apprécier le côté “Néo au coeur de Mad Max façon Battle Royale”. Une bonne série de quand on n’a pas grand chose à faire, quoi.

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