Neuromancien, à l’origine du cyberpunk

Dans l’univers des dystopies, il y a quelques classiques incontournables. Dans l’univers cyberpunk, on ne peut pas zapper le Neuromancien

Je parle assez peu de cyberpunk par ici. Essentiellement car ce n’est pas mon genre préféré. Mais on ne peut pas parler dystopie sans se pencher sérieusement sur quelques monuments du genre. Comme le Neuromancien de William Gibson, père du genre cyberpunk. Sans lequel on n’aurait sans doute pas eu des oeuvres comme Matrix ou Ghost in the shell. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Wikipedia. Donc aujourd’hui, c’est littérature culte ! On va parler du neuromancien.

Le neuromancien de William Gibson

Un cyber cowboy perdu dans sa vie

Case est perdu dans sa vie. Errant à Chiba, au Japon, il est devenu l’ombre de lui-même depuis qu’une toxine, injectée par son ancien patron qui a peu apprécié de se faire dépasser par son employé, lui a privé d’accès à la Matrice. Mais un jour, il est contacté par Armitage, un commanditaire dont on ne sait rien, et Molly, une mercenaire badass aux yeux-miroir. Oui, on va avoir du transhumanisme à balles. Le duo lui propose de le soigner pour pouvoir le reconnecter à la Matrice, afin qu’il puisse ensuite s’infiltrer dans le système informatique de Tessier-Ashpool, un énorme conglomérat international. Evidemment, Case accepte, heureux de redevenir le cyber cow-boy qu’il avait été. Il se retrouve ainsi à vivre de multiples péripéties à travers le monde et même sur une station orbitale !

Illustration du neuromancien

Une foire aux monstres transhumains

Les thèmes sont assez riches donc commençons par le plus évident : la technologie et le transhumanisme. Ce dernier point est incarné en grande partie par Molly puisqu’elle s’est implantée des yeux-miroirs et des griffes rétractables. Au fur et à mesure du roman, on va rencontrer des personnages disposant de certaines technologies leur permettant de naviguer dans la matrice. Comme Case, de hackers ou encore d’une sorte de prestidigitateur des illusions. Le neuromancien a parfois un goût de foire aux monstres avec la galaxie de personnages qui nous est présentée, chacun ayant ses petites marottes technologiques. 

Le neuromancien

Une IA qui agit en pure autonomie

Mais surtout qui dit technologie dit IA et… Voici un nouveau personnage, Wintermute, qui semble être le commanditaire d’Armitage et qui est en fait… une IA ! Et oui, la fameuse IA agissant en toute autonomie et qui choisit de s’attaquer au conglomérat T-A pour des raisons d’abord obscures mais qui s’éclaireront vers la fin du roman. Et sur laquelle je ne vais donc rien dire. 

Le neuromancien

Une fracture sociale très marquée

L’univers cybertech qui nous est dépeint oscille entre glauque et sympathique, selon qui on est. Le cyberpunk propose très souvent une lecture un peu binaire de la société. D’un côté, une technologie qui offre loisirs et plaisirs aux plus aisés. De l’autre, les moins bien nés croupissent dans des quartiers souvent crades. D’ailleurs, le roman montre une sorte de progression dans les strates de la société. Au début, Case croupit dans les bas-fonds de Chiba et va aller de lieux en lieux jusqu’à l’apothéose, la station orbitale Freeside ! Là où les aisés trompent leur ennui en faisant du parapente ou en assistant à un étrange spectacle d’illusion. Là également où se situe le riche manoir des Tessier-Ashpool. Evidemment, qui dit cuberpunk et riche famille dit critique d’un certain capitalisme avec une famille riche assez dégénérée mais exempte de mortalité, par exemple.

Le neuromancien, Case et Molly
On dirait une pochette de jeux vidéos de la fin des années 80, début 90, genre Street of rage

Un univers que l’on retrouve dans d’autres œuvres

Ce roman est assez fondateur de ce que l’on appelle donc le cyberpunk. Beaucoup aiment associer Le neuromancien à Blade Runner. Mais pour ma part, en le lisant, j’y ai surtout vu beaucoup de points communs avec Altered Carbon. Des riches potentiellement immortels mais qui s’ennuient ferme, une station orbitale dédiée aux plaisirs… Et évidemment, comment ne pas penser à la Cité des permutants avec un cyberespace délirant aux architectures folles. 

L'univers cybernétique du Neuromancien

Des univers difficiles à se représenter

Et comme la cité des permutants, c’est là que le bât blesse, du moins pour moi. J’ai du mal à lire du cyberpunk car on me plonge un peu de force dans un univers aux technologies qui m’échappent. On rate vite la première marche. Surtout que le héros est lui-même désorienté. Je n’ai aucun repère et faut s’accrocher. J’avais aussi évoqué ce problème d’entrée dans l’univers avec Nexus. Si les pièces du puzzle se mettent plus ou moins en place au fur et à mesure du récit, ça reste compliqué. Notamment les phases dans le cyberespace avec des IA qui utilisent certaines mises en scène. Et la relative indifférence de Case vis-à-vis de ses camarades n’aide vraiment pas à ressentir une quelconque empathie pour qui que ce soit.

Le neuromancien, Case & Molly

Un indispensable du cyberpunk

Bref, si vous aimez le cyberpunk, il semble évident que celui-ci est incontournable. Mais je ne le trouve pas facile d’accès et il faut bien avoir ce point en tête avant de l’acheter ou de le louer à la bibliothèque. Et assurez-vous de ne pas être dérangés pendant la lecture des premiers chapitres, si vous ne voulez pas vous perdre.

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