Hypnos, la dystopie extraplanétaire 

Une planète océane, Hypnos, à quelques encâblures de la Terre, qu’en faire ? Un Club med next gen, évidemment !

Mais peu éloignée. Imaginons une planète habitable à quelques encablures de la Terre. Que feraient les Humains ? Ils iraient y établir une colonie, évidemment. Et c’est précisément ce que nous raconte Hypnos, une BD de Lane Milburn. Alors en route pour cette colonie qui a tout d’un Club Med techno. Parce que c’est l’été et que pourquoi pas ? 

Une artiste 3D sur une planète peu lointaine

L’histoire. Jo est une artiste 3d embauchée par l’entreprise qui gère Hypnos pour créer une séquence holographique afin d’impressionner les Terriens en goguette sur la planète. Elle collabore avec Rachel et Chris sur ce projet. Tous trois sont donc envoyés à Hypnos et ils vont vivre pendant quelques semaines une sorte de résidence d’artiste du futur. D’abord mélancolique, Jo va peu à peu se lier au beau Ian. Cette liaison va lui permettre de découvrir le, sombre projet derrière les infrastructures trop technologiques d’Hypnos. 

Hypnos, station balnéaire

Une planète corailleuse

Dans Hypnos, on va avoir plusieurs thèmes. Commençons par Hypnos en elle-même car l’auteur s’est fait plaisir sur les décors. Hypnos est une planète essentiellement aquatique avec une faune assez riche, des coraux… Une certaine vision du Paradis. Toute la colonie est d’ailleurs bâtie pour rappeler cet aspect aquatique et de nombreux divertissements proposent de se plonger dans cet univers luxuriant. 

Hypnos de Lance Milburn

Une société de divertissement

Les divertissements, justement, parlons-en. Hypnos se passe dans un futur très proche. Jo et ses amis réalisent des mapping pour des projections holographique, ce n’est pas révolutionnaire. Les personnages utilisent également des casques VR pour « naviguer dans les eaux d’Hypnos. Rien de fondamentalement révolutionnaire, vous me direz. Juste un outil pour se situer dans quelques années. Et surtout poser une ambiance. Une ambiance qui oscille entre studieuse pour les séquences ayant trait à la création graphique et mélancolique quand Jo se réfugie sur son ordinateur ou « visite » Hypnos. 

Hypnos, une BD à l'ambiance étrange

Une certaine mélancolie

Car Jo se languit de la Terre. Et ça, c’est un ingrédient que je croise assez peu dans tout ce qui touche le space opéra ou les colonies spatiales. Hypnos est située proche de la Terre. Sur Terre, Jo regarde Hypnos. Sur Hypnos, elle regarde la Terre. Planète sur laquelle elle doit revenir une fois la mission terminée. Peut-être parce qu’elle pense à son ex, quitté peu avant la mission. Mais la distance est ressentie. Passé l’attrait de la nouveauté, elle ne se sent pas particulièrement impressionnée par ce Disneyland de l’espace. 

Un hôtel dans l'espace

Un projet plus grand qu’une simple station balnéaire

Et puis y a le plot twist. Si vous voulez lire la BD, go paragraphe suivant car le spoiler arrive. Hypnos est en fait un projet d’arche pour gens friqués. Un Elysium sauce corail. Découvrant cette vérité, Jo et Rachel essaient de trouver un moyen de révéler ce funeste projet à l’Humanité pour le stopper. La question de qui survivra à la fin d’une Terre viable est assez récurrent dans les univers dystopiques ou catastrophistes. J’avais par exemple beaucoup aimé le traitement de cette question dans Deep Impact, par exemple. Beaucoup moins dans Salvation même s’il existait aussi. Si dans les deux fictions précitées, la sélection se fait sur des questions de mérite et de patrimoine génétique (exit les personnes atteintes de maladies génétiques, justement), dans d’autres fictions comme Elysium, donc, Hypnos ou, dans un autre registre, 2012, ce qui compte, ce sont les gros biftons. Même dans Don’t look up, il y a ça. 

Hypnos, une planète océane

Quand l’histoire commence à la fin…

Hypnos est donc une œuvre contemplative mais… terriblement incomplète. J’ai cru qu’il y aurait un tome 2 puisque le roman nous sème deux ou trois petits éléments d’intrigue et que l’action commence véritablement 20 pages avant la fin mais non. D’ailleurs, il n’y a pas de fin. On pourrait parler de fin ouverte mais là, elle est tellement béante qu’on dirait que cette BD n’est que le début d’un cadavre exquis qu’on aura chacun la charge de poursuivre. J’aurais donc du mal à recommander Hypnos dans l’absolu. Si vous le trouvez en bibliothèque, pourquoi pas mais sinon… Reste que si vous avez envie de faire de la BD et que vous aimez les ambiances contemplatives… foncez. Pour le coup, vous serez servis. 

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