J’aurais jamais cru écrire ça un jour. Depuis quelques temps, je m’intéresse pas mal à la littérature jeunesse et notamment ses dystopies. Parce que je me dis que c’est peut-être là que j’ai un avenir comme autrice*. Et puis c’est une source de dystopies assez important même s’il manque quelques classiques à mon compteur genre “Soleil vert”. D’ailleurs, si vous avez des listes de dystopies, faites tourner. Bref, dans mon cycle de livres audio, après Hunger Games et Divergente, voici la trilogie “La sélection” de Kiera Cass.
Qui sera le prochaine princesse ?
L’histoire : dans le royaume d’Illéa, le jeune prince Maxon est en âge de se fiancer. Toutes les jeunes filles de 16 à 18 ans sont invitées à envoyer leur candidature pour tenter de devenir la future reine du Royaume. Une trentaine de prétendantes seront tirées au sort pour participer à une folle aventure au château permettant au prince de faire son choix. Nous suivons donc le périple d’America Singer, jeune femme pas très bien née, perdue dans son amour interdit pour Aspen. Au cours de la trilogie, on va la voir évoluer au château et se retrouver prise au piège dans un triangle amoureux. Le tout sous l’oeil des caméras puisque la sélection sera filmée.
Aaaaalors. Quand j’ai découvert ce genre de dystopie pour jeunes filles, j’ai été intriguée. Il faut savoir que les romans ont une couverture très flonfon et paillettes. On est vraiment dans une autre dimension, niveau glamour, que Hunger Games ou Divergente. Sur le coup, j’ai eu une réaction un peu négative car je n’aime pas les rom coms. Ni en film ni en livre. Et je n’aime pas la chick litt non plus. Mais La sélection est un peu plus profond qu’il n’y paraît. Et pour être absolument honnête, je l’ai écouté car j’adorais la voix de la narratrice. Il est donc possible que je sois plus indulgente que nécessaire avec ces romans.
Une histoire d’amour…
Alors on va évacuer un point direct : l’histoire amoureuse. C’est pas fou du tout. Un triangle amoureux un peu pété et la relation entre Maxon et America est… comment dire. J’avais envie de leur donner des petites claques en permanence. Il fallait bien tenir trois romans donc les rapprochements et éloignements se succèdent. Mais parfois, tu ne sais même pas pourquoi, tout à coup, ils se font la gueule. Ils sont égoïstes et manquent cruellement d’empathie pour l’autre. De façon générale, il y a un gros manque de maturité. Ok, America a 16 ans et Maxon 18 mais ils sont épuisants quand même. Un point positif, cependant, gros point positif même. Maxon n’est pas un pervers narcissique ou assimilé, pas plus qu’Aspen, d’ailleurs. On est loin du toxique After où l’héroïne s’excuse parce que son mec a passé la nuit avec une autre…
Une société très hiérarchisée
Mais on s’en fout de l’histoire d’amour. Enfin, moi, en tout cas. Car tout autour de ça, il y a une organisation sociale pas inintéressante. La société est divisée en huit castes, allant de un à huit. America n’est pas très bien née, comme je le disais, puisqu’elle est une “5”, la caste des artistes. Elle se destinait à une carrière de musicienne. Les castes sont extrêmement codifiées et comme elle est très jolie, elle peut espérer épouser un 4 pour grimper les échelons. Sa participation à la sélection lui permet d’accéder à l’échelon 3. Très rapidement dans la sélection, elle devient la seule 5 en lice et il n’y a personne au-dessous d’elle. Son amour pour Aspen est interdit car il est un 6 donc si elle l’épousait, elle chuterait et il s’y refuse. Cette histoire de caste revient régulièrement dans le roman. America s’en indigne de plus en plus et devient un peu la porte-parole des castes les plus modestes. Elle fait ainsi découvrir à Maxon que parfois, quand on est pauvre, on ne mange pas à sa faim.
Une forte contestation sociale
Autre point : la contestation sociale. Le château est régulièrement attaqué par des rebelles, présentés au début comme affreusement sanguinaires. Mais c’est un peu plus compliqué que ça. Il y a les rebelles du sud qui sont effectivement pas très sympas et ceux du Nord qui veulent juste remettre en cause le système de caste et le roman national autour d’Illéa, royaume bâti sur les ruines des Etats-Unis. C’est assez récurent, ça, le royaume chelou construit sur les ruines des Etats-Unis. On l’a également dans Hunger Games et Divergente. Evidemment, America va frayer avec les rebelles du Nord. Et elle va découvrir que l’Histoire qu’elle connaît est très enjolivée par rapport à la réalité.
Une histoire neuneu mais avec de la contestation
Bref, est-ce que je recommande La sélection ? En toute honnêteté, ça va dépendre. Déjà, j’ai découvert en me lançant dans la rédaction qu’il n’y avait non pas trois mais cinq romans. J’hésite un peu à me lancer dans la suite… sauf s’ils sont dispos sur Audible pour la voix de la narratrice. Parce qu’autant je trouve la dimension politique intéressante, autant la partie romance est ennuyeuse. Voire même pénible avec leurs atermoiements de gamins. Cependant, je me réjouis qu’il existe des romans pour adolescent.e.s qui les invitent à questionner le monde qui les entoure, remettre en cause l’Histoire officielle et les systèmes inégalitaires.
* Si je finis par me bouger le cul pour envoyer des manuscrits à des maisons d’édition, j’entends.
3 thoughts on “La sélection, le bachelor version dystopique”