Elysium, la vie est moins pénible dans l’espace

Dans le futur dystopique, les riches sont partis vivre sur Elysium, une super station spatiale. Mais en vrai, un film de bagarre

Dans le cadre de ma série d’article “Matt Damon dans une dystopie avec le crâne rasé”, penchons-nous aujourd’hui sur Elysium. Qui n’a rien à voir avec Downsizing mais j’ai trouvé amusant de faire se suivre ces deux articles. Aujourd’hui, on va un peu parler d’apartheid du futur, de planète qui se meurt mais les riches s’en foutent car ils sont partis et de grosse bagarre dans la poussière. C’est parti pour Elysium, donc.

Elysium, une arche spatiale

Une vie misérable

En 2154, l’humanité survit comme elle peut dans la crasse, la poussière et les ruines de ce que furent autrefois nos villes. Toute l’humanité ? Non car là-haut dans le ciel, une station spatiale accueille les riches et fortunés qui vivent leur vie d’oisiveté à se faire dorer la pilule dans des capsules UV ou à barboter dans de belles piscines. Sur la Terre survit Max, un ouvrier dans une usine d’on ne sait trop quoi. La vie de Max est assez nulle. Dès le début du film, il se fait casser le bras par des robots policiers car il est en probation et le robot croit qu’il veut commettre une exaction. Car oui, dans ce futur cauchemardesque, la plupart des services de l’Etat sont assurés par des robots pas toujours super au point. Max côtoie des sortes de résistants qui essaient régulièrement d’envoyer des clandestins sur Elysium pour offrir la belle vie à tous. 

Un robot policier dans Elysium

Une fachote ambitieuse

Mais sur Elysium règne la terrible Reine de coeur. En fait la secrétaire de la Défense, Jessica Delacourt, qui a des vues très tranchées sur les clandestins qui tentent le coup. Ses vues étant qu’elle peut les faire exploser, c’est pas grave. Tant que les riches ne sont pas dérangés, franchement, où est le problème ? Alors attends, une Française blonde qui trouve que ceux qui essaient d’atteindre une meilleure contrée clandestinement peuvent mourir et c’est pas grave… Oh ciel, ça me fait penser à une politique de par chez nous, dis donc… Bref, le Président n’est pas trop d’accord avec ses opinions mais elle s’en fout, Jessica. Elle se dit qu’elle va planifier un petit coup d’Etat avec John Carlyle, le président d’Armadyne, la société qui a créé Elyseum. Et tout ira bien, merci.

Jodie Foster dans Elysium

Juste une question de survie

Retour sur terre. Suite à un accident dans son usine, Max est violemment irradié. Il lui reste cinq jours à vivre. Sauf que sur Elysium, ils ont accès à de supers IRMs qui réparent les corps humains. Et Max veut tenter sa chance. Pour ce qu’il a à perdre, de toute façon… Le voici donc armé d’un superbe exosquelette et d’une grosse puce dans le cerveau pour voler les données de Carlyle implantées dans son cerveau. Le but de Max : survivre. Le but des résistants à travers Max : rebooter Elysium pour offrir à tous les humains la citoyenneté élyséenne. 

Les tatouages dans les dystopies

Une classique lutte des classes

Voilà le résumé en gros. Vous l’aurez compris, on est dans une dystopie lutte de classes assez classique : les riches ont tout, les pauvres n’ont rien. Les premiers se pavanent dans l’oisiveté la plus totale alors que les autres se crèvent littéralement à la tâche. On a aussi quelques bribes de lutte de pouvoir avec le totalitarisme un peu forcené de Delacourt. Mais Jodie Foster me fait à peu près l’effet de Kate Winslet dans Divergente ou Patricia Clarkson dans Labyrinthe : la grande époque des actrices blondes sanglées dans des tailleurs très stricts jouant les méchantes “dans des rôles dans lesquels on n’a pas l’habitude de les voir”.

Jodie Foster et Matt Damon dans Elysium

En vrai, c’est surtout de la bagarre

Parce que l’histoire, en vrai, elle me paraît assez accessoire vu que la moitié du film, c’est la bagarre. Parce que le plan des résistants de voler les données de Carlyle est relativement hasardeux et en plus, le Président a énervé un mercenaire vivant sur Terre en le virant de l’équipe de Delacourt. Donc lui aussi veut les données. On sait qu’il est froid et sans pitié puisque c’est lui qui a descendu deux vaisseaux de clandestins au début du film. Et il est un peu increvable. L’énergie du méchant d’Avatar, vraiment. En gros, à partir du moment où Max récupère les données, on part littéralement sur une heure de bagarre entrecoupées de scènes peu importantes. 

Préparez-vous pour la bagarre

Un antagoniste increvable

Et c’est là que je trouve que le film manque son coup. Oui, les dystopies ont produit pas mal d’actionners puisque ce sont des univers propices à la survie difficile. La loi de la jungle à grande échelle. On a les Mad Max, Terminator, les Escape from, Total Recall, Blade Runner… tout ça, ce sont des films d’action où il y a de la bagarre. Mais c’est dosé. Là, vraiment, à partir du moment où Max et le mercenaire Kruger commencent à se battre, le film perd peu à peu tout intéret. Déjà parce que Kruger est vraiment un méchant bien nul et qu’il y a limite de la triche dans ses survies. Merci les medbox magiques d’Elysium, hein. Mais surtout qu’il éclipse totalement celle qui avait un vrai potentiel de méchante de dystopie : Delacourt. Je sais pas ce que Jodie Foster est allée faire dans cette galère. Peut-être qu’elle avait juste envie de parler français dans un film. Je sais pas.

 

Kruger, un antagoniste nul

Et un love interest qui ne sert à rien

Y a aussi Frey, la love interest, demoiselle en détresse, du film. Mais je ne sais même pas quoi dire sur elle tant son personnage a la consistance de la vapeur. Elle ne fait rien, ne sert à rien. A part fournir deux ou trois rebondissements cheapos au film. Je crois que ça va être mon nouveau critère d’évaluation d’histoire, ça : à quoi sert la jolie fille de l’histoire ? 

Frey, le love interest qui ne sert à rien

Juste un film de baston

Bref, Elysium avait un boulevard devant lui pour être un bon film mais c’est raté. Je voulais un peu découvrir la vie de la station, au look qui évoque l’ultime vaisseau d’Interstellar. Loupé. La critique des nantis est ultra-lègère vu qu’ils n’existent que pour nous montrer des filles ultra-minces en maillot. Je n’exagère même pas. Je ne sais pas pourquoi on m’intègre un peu de politique vu que ça n’aboutira à rien. J’aurais aimé en savoir tant et plus sur cet univers; mais à la place, j’ai eu droit à de la bagarre entre soldats un peu stylés et une vague métaphore sur l’apartheid, sujet cher au réalisateur sud-africain Neill Blomkamp. Mais en vrai, c’est juste un film de bagarre qui a essayé de faire croire qu’il avait un propos un peu plus profond.

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