Ce titre est un peu un mensonge mais pour moi, c’est le cas. J’aime considérer les dystopies comme le reflet des préoccupations de leur temps. Post guerre, on a eu peur du fascisme, au coeur de la guerre froide, on craignait les bombes nucléaires. Et depuis la fin des années 90, on a peur d’une implosion sociale due à une maladie ou une catastrophe naturelle. Dans Waterworld, on prend à l’extrême la notion de montée des océans, racontant un monde où toute terre a disparu. Sauf la terre promise.
Tout est immergé
Alors l’histoire… dans un futur lointain, les océans ont noyé toute terre émergée et les survivants survivent sur des atolls ou sur des bateaux. On suit les aventures d’un homme dont on sait peu s’il se n’est qu’il est mi-homme mi-poisson. Il se retrouve régulièrement en prise avec des individus peu sympathiques, des pirates. Alors qu’il cherche à tout prix à rester tout seul dans son coin, il va se retrouver malgré lui à partager son bateau avec Helen et sa fille Enola.
A la recherche de Dryland
Le marin puis ses acolytes vont nous servir de lapin blanc pour découvrir ce nouveau monde. On va découvrir les différentes menaces qui pèsent sur les survivants, ces pirates qui apparaissent du fond des eaux avec leur jet ski, les organisations en atoll avec une organisation sociale, les mythes et légendes de ce nouveau monde. Notamment Dryland, cette dernière terre émergée. Qui ressemble beaucoup à Hawaï alors qu’en théorie, ça devrait être les sommets de l’Everest mais ce que j’en dis, moi…
Une histoire classique de survie de l’humanité
En fait, Waterworld en soi n’est pas intéressant à résumer. C’est l’histoire classique d’une humanité qui a survécu bon an, mal an, à un cataclysme quelconque. Un personnage pas plus vertueux ou courageux que les autres va se retrouver héros malgré lui et mener sa troupe vers un Eldorado mystérieux. Vous ressemblez l’eau par le désert et on tombe exactement sur Mad Mad Fury Road. A part que le méchant est bien plus flippant dans ce dernier. Peut-être l’effet Dies Irae de Verdi.
Une réorganisation sociale
On retrouve des mécaniques assez communes comme les micro-communautés. Car comme dirait Aristote, l’homme est un animal social. Dans tous les romans post-apo, la société se reforme vite avec ses us, ses coutumes et ses croyances. Je vous parlais de Niourk récemment, on a aussi la partie post-apo de Cloud Atlas. Même The walking dead où chaque communauté a ses règles strictes. D’ailleurs, dans The Walking dead, chaque groupe humain à son propre terme pour parler des zombies…
Et des méchants sans foi ni loi
Et autre élément fort des univers post-apos : les méchants. Et je ne parle pas des zombies, sorte de résidus de l’apocalypse, mais des individus qui se disent que puisqu’il n’y a plus de société, terrorisons le reste de l’humanité pour en tirer bénéfice. Dans Waterworld, on a donc des pirates champions d’apnée et le diacre, incarné par un Dennis Hopper en roue libre. Dans ce monde sombre, sans foi ni loi où on ne peut faire confiance à personne, seul le marin semble digne de confiance malgré son côté bourru. C’est ainsi qu’il refuse, par exemple, d’abuser de sa passagère. Pas aimable, ok, mais y a un coeur caché sous ces sourcils froncés.
Un film important dans l’histoire des dystopies
Waterworld souffre d’une terrible réputation et je l’ai évité comme la peste pendant des années, persuadée que c’était nul. Et franchement, c’est pas si pire. C’est sûr que si on compare à Mad Max (2 ou Fury Road) ou d’autres fictions post-apo intégrant une réorganisation sociale, ce n’est certes pas la meilleure. Mais il y a un côté bon élève qui permet de bien mesurer les codes du genre. Et puis l’atoll, je trouve le décor vraiment chouette. D’ailleurs, j’ai un peu regretté de pas avoir pu assister au show à Universal Japan quand j’y suis allée car l’attraction était fermée… Et mine de rien, Waterworld reste une étape importante dans l’histoire des dystopies écologistes.