(Trouvé aussi sous le titre In Time)
L’avantage quand on a 19h de vol, c’est qu’on a le temps de voir des films. Plein. Et des mauvais. Choisis certes un peu sciemment parce que oui, y avait The artist mais j’avais pas envie. Donc parmi les nanards matés, je vais vous parler de Time Out d’Andrew Niccol avec Justin Timberlake et Amanda Seyfried.
La mort à la fin du compte à rebours
En Dieu seul sait quelle année, l’homme a muté. Il s’arrête désormais de vieillir à 25 ans et pour déterminer l’heure de sa mort tout le monde a un compte à rebours dans le bras. Quand tu arrives à zéro, tu meurs. Donc pour retarder le fatidique 13 zéros,la nouvelle monnaie est le temps : tu bosses, tu gagnes du temps. Tu peux donner ou prendre du temps aux gens en leur attrapant l’avant bras. Du côté des pauvres en temps, Will Savage s’éveille. Will, c’est Justin Timberlake, seul argument du film en fait. Will se lève avec 18h à vivre, va falloir travailler dur pour finir la journée. Dans la cuisine, sa maman lui concocte un petit déjeuner… Maman incarnée par Olivia Wilde, bonnasse à grands yeux pour rappeler que huhu, on arrête de vieillir à 25 ans. Bon, je vous passe les relents incestueux de la relation entre Will et sa mère. Will va donc à l’usine où il passe sa journée à soupirer sur la cherté de la vie. Le soir, en bon prolo qu’il est, il va au bar dépenser de son temps. Là, il rencontre un très riche qui a tout un siècle à dépenser qui cherche les embrouilles. Will le sauve d’un vilain méchant qui provoque le siéclard en duel et celui-ci décide de se suicider en donnant tout son temps à Will. Comme ça, pouf.
Et Will devint siéclard grâce à un deus ex machina
Will, il est content, il a un siècle pour lui tout seul. Il va voir son meilleur pote et lui fait “hé ouais, on est potes depuis dix ans ? Ben tiens, je te file une décennie”. Grand prince. Après, il se dit qu’il va amener sa maman chez les riches, à New Greenwich mais là, c’est le drame. Sa maman doit prendre le bus mais elle n’a plus qu’une heure trente et le bus coûte deux heures. Pour tenter de rentrer en vie, elle court à toute vitesse vers sa destination où l’attend Will avec un beau bouquet de fleurs. Une relation saine mère-fils, je disais donc. Quand le bus arrive et que la maman n’est pas dedans, notre héros court. Il court, elle court. Contact visuel, il va pouvoir la sauver et là, patatrac, elle arrive au 13 zéros et meurt dans ses bras. Oui, je sais, c’est tellement nase et évidemment, il regarde vers le ciel en criant “nooooooooon!”. Par contre, ils nous ont épargné la pluie.
Prends ton temps
Du coup, Will, il l’a mauvaise et il va à New Greenwich pour apprendre la vie aux riches. Son but : voler leur temps pour le donner aux pauvres. Sauf que y a quand même une police du temps et ils enquêtent sur la mort du siéclard. Pif paf, en 30 secondes, ils retrouvent Will. Pendant ce temps, notre Robin de la montre se fait remarquer à New Greenwich. Il est pas comme les autres, il prend pas son temps, il court tout le temps. On sent bien le parvenu. Il croise la route d’une rousse aux grands yeux morts (Amanda Seyfried). Il se rend au casino et joue avec un super siéclard et lui gagne plein de temps au poker. Comme de par hasard, la Rousse vient s’asseoir à leur table et là, seule bonne réplique du film, le siéclard dit à Will : “Drôle d’époque où on ne sait plus qui est qui. Est-ce ma mère, ma femme ou ma fille ?”. Et c’est sa fille ! Comme Will, il a la classe malgré son côté homme pressé, le siéclard l’invite à la réception qu’il tient chez lui.
Syndrome de Stockholm
Pendant la fête, Will et Sylvia, puisque tel est son nom, se font des bisous. Mais la police du temps arrive alors Will prend Sylvia en otage, file vers la ville des pauvres. Trop pas de bol, ils ont un accident de voiture et les méchants du début du film débarquent incidemment. Ils volent la décennie de Sylvia, ne lui laissant qu’une demi heure car le méchant n’a pas eu le temps de tout pomper. A partir de là, les gens courent. Les méchants ressortent de temps en temps mais Will les massacre à chaque fois. A la fin, Sylvia est amoureuse de lui et ils deviennent un peu les Bonnie and Clyde du temps. Bon, ok, j’avoue, j’étais moins attentive à la fin donc je résume à l’extrême. C’est cousu de fil blanc, ils courent et à la fin, ils gagnent. Ils ont des siècles et des siècles mais ils redonnent aux pauvres parce que ce sont les gentils. Wahou.
Une bonne idée mais…
Le thème était en soi intéressant, ce côté course contre la montre est haletant… sur le papier. Parce que dès les premières secondes, Time Out te perd dans cette histoire de mutation qui ne sort de nulle part. Ces premières minutes où on illustre bien que pfiouuuu lala, la vie est chère pour les pauvres. Que tout augmente ma bonne dame et qu’à la fin, on meurt de plus avoir le temps de prendre le bus. Le siéclard suicidaire apprend à Will que vu que les gens sont de base immortels tant qu’ils gagnent du temps, augmenter le coût de la vie est une façon de tuer les gens pour éviter la surpopulation. Ces riches, ils sont vraiment krokro méchants. L’idée d’un Robin des bois futuriste était sympa en soi. Sauf que tout est bancal dans le film. Pour avancer, on compte sur le deus ex machina et le sex appeal de Justin Timberlake. Comment Will le pauvre devient siéclard, sa facilité à pénétrer le cercle très privé des riches dont on montre en permanence la paranoïa. Comment le garde du temps meurt comme un con car il n’a pas vérifié son compteur. C’est son métier, je ne peux pas accepter ça. Et que dire de notre couple vedette ? Justin joue très bien des pectoraux mais pour le reste… J’ai pas réussi à dire si sa mono expression était censée représenter le mec dur ou s’il joue juste comme un pied. Pas mieux pour Amanda Seyfried qui a toujours la même tête quoi qu’il arrive et un regard tellement mort… Bref, y a rien à sauver dans Time Out.
A ne regarder que si vous raffolez des histoires de lutte des classes et que vous avez déjà tout regardé. Ou que vous êtes in love de Timberlake
le film est eclaté au sous sol