Après Métro 2033 et Silo, je vous propose une autre dystopie confinée : American Nightmare de James de Monaco. Petit film sans prétention et plutôt pas ouf, c’est devenu une saga qui pousse très loin le concept de base. Mais ici, nous parlerons du 1er opus… parce que j’ai pas vu les autres.
Une nuit de violence pour une société apaisée
Dans un futur relativement proche, les Etats-Unis sont désormais gouvernés par les nouveaux pères fondateurs. Pour faire baisser la criminalité, le gouvernement a mis en place une nuit de pure violence où il n’y a plus de loi. Les citoyens sont donc libre d’agresser et tuer, sachant que les services d’urgence sont également suspendus.
A l’abri dans la maison bunker
O va donc suivre la famille Sandin, à l’orée de la cinquième nuit de purge, qui s’enferme dans sa maison bunker. Effectivement, ils ont décidé de ne pas participer à la purge. La famille Sandin est plutôt calée en sécurité puisque le père a fait fortune dans la bunkerisation des maisons. Mais il a oublié un facteur essentiel : la connerie de ses gosses.
Un petit copain un peu violent…
Car il y a deux rejetons dans la maison. La fille adolescente trop amoureuse de son petit ami et le fils qui fait un robot effroyablement effrayant. La première fait rentrer son amoureux en cachette car son père ne veut pas qu’il le fréquente. Attendez, on est la nuit où on peut tuer tout le monde sans conséquence et le petit copain indésirable de la fille est caché dans la maison ? Diantre !
…et un fils totalement irrationnel
Mais c’est surtout le fils qui va nous époustoufler avec la décision la plus pétée du monde. Lors du repas du soir, on a appris que le fils, Charlie, était contre la purge. Alors quand le voit un mec à moitié mort taper à leur porte… il le fait entrer. On est donc dans la soirée de la purge où n’importe qui peut vous tuer par vengeance mais aussi par violence gratuite… Et tu fais rentrer un inconnu chez toi. Mmm… Evidemment, les parents paniquent. Surtout que ça attire des gens au masque effrayant, des espèces de dandys qui profitent de la purge pour se défouler. Oui, hommage à peine caché à Orange mécanique.
La violence comme soupape ?
Allons au-dessus de l’histoire pour recueillir l’essence-même d’American Nightmare. Si le film est très maladroit dans son écriture avec des personnages qui agissent en dépit du bon sens, a le mérite de proposer un modèle de société intéressant. Car durant cette nuit de purge (meilleur titre que le nôtre, en français. Cette habitude de changer le titre des films américains pour nous sortir un nouvel anglicisme, vraiment…). On y croise plusieurs choses. D’abord l’idée qu’une société ne peut être non violente sans une soupape de sécurité : ici, la purge. Le film nous brosse un bref résumé des raisons de tuer soit via la radio que papa Sandin écoute en rentrant chez lui : “mon patron est un connard, je vais le dézinguer”. Soit au fur et à mesure de la nuit avec nos riches Blancs façon “Orange mécanique” ou encore les voisins qui profitent que la maison des Sandin soit assaillie pour tenter de les tuer par pure jalousie.
Premières victimes ? Les pauvres
Car un des éléments les plus forts dans American Nightmare reste la lutte des classes. Les premières victimes de la purge et surtout de son volet violence gratuite sont les pauvres qui n’ont aucun moyen de se payer un bunker. Si les personnages type “Orange mécanique” sont très (trop) clichés, ils représentent bien une élite qui voit l’occasion de dézinguer quelques SDFs pour le pur plaisir. De la même façon, la violence s’exerce aussi en direction de ceux qui ont le pouvoir ou la réussite, comme le fameux patron ou les Sandin.
D’un film d’horreur au pamphlet politique ?
En résumé, au-delà d’un film un peu faiblard, American Nightmare est une proposition dystopique intéressante. Il faudra que je mate les 3e et 4e opus qui se penchent sur une vision beaucoup plus politique de la purge avec, dans le 3e volet, une sénatrice qui veut y mettre fin et dans le 4e, l’arrivée des nouveaux Pères fondateurs.
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