Niourk : entre post-apo et dystopie

Quelle a été ma première dystopie ? Et bien, c’est Niourk de Stefan Wul. On navigue entre post-apo, technologie et humanité dégénérée.

Aujourd’hui, c’est un article au goût de madeleine que je vous propose. Car je vais vous parler d’un roman que j’ai lu en classe de 5e. J’ignorais alors totalement la définition du mot dystopie… Je lisais page après page, ne comprenant pas trop ce que l’auteur me voulait. Jusqu’à la bascule qui m’a embarquée dans son univers. Ce roman a marqué à jamais mon imagination et cultivé mon goût pour les villes verticales futuristes pleines d’écrans animés qui balancent de la pub et de ventilateurs géants. Ce roman, c’est Niourk.

Niourk de Stefan Wul, la BD de chez Ankama

Dans un futur glacé

Repartons à l’origine de l’histoire. Dans un futur glaciaire, nous suivons les aventures de l’Enfant Noir qui part vers la cité des Dieux, Santiag de Cuba. Il entame sa migration après que le Vieux sage de la tribu ait décidé de faire ce périple pour acquérir plus de sagesse. Quand il reviendra, il faudra sacrifier l’Enfant noir. On peut donc dire que celui-ci part affronter son destin de façon très littérale. Ainsi, on va le suivre jusqu’à Santiag de Cuba où il trouvera le Vieux mort de froid après avoir abusé de la liqueur des Dieux. Du rhum. A son retour, la tribu a migré vers le nord suite à un incendie et il part à leur poursuite. Direction Niourk.

New York sous la neige

Tout commence par une attaque nucléaire…

Ici, il n’est pas question de suivre les affres d’une société à l’agonie. On en découvre l’histoire bout par bout, alors que l’enfant Noir parcourt son monde. On apprend assez rapidement que le monde dans lequel il évolue est le résultat d’un hiver nucléaire. Oui, comme beaucoup de récits d’anticipation cauchemardesque, tout cmmence par une attaque nucléaire. Comme Silo ou Metro 2033. A la grosse nuance près que ce roman a été écrit en 1957, en pleine guerre froide. Wul nous propose un lapin blanc ignorant du passé et de ce qu’il se passe hors de sa tribu. Mais qui va nous apporter la connaissance petit à petit. Un peu comme dans Silo où les personnages évoluent dans une société donc ils ne connaissent, in fine, pas l’origine. Ils sont dans un silo, l’air extérieur est irrespirable, il y a des vestiges d’une ville au loin. Fin de l’histoire.

Un monde post apocalyptique

Des radiations qui développent le cerveau

Ici, on va reconstituer l’histoire petit à petit, au fur et à mesure que l’Enfant noir s’expose aux radiations et devient de plus en plus intelligent. Et peut-être aussi parce qu’il a tendance à manger beaucoup de cervelles. Oui, en 1957, quand tu manges de la cervelle de poulpe radioactif ou d’un vieux mort d’un coma éthylique, tu développes ton intelligence. Tu risques pas un Creutzfeldt-Jakob ou tout autre maladie née de la consommation d’un animal sauvage… Mais surtout, l’Enfant noir va nous amener au coeur de Niourk, la grande ville mystérieuse pleine de hautes tours avec une statue géante de femme… Oui, Niourk, c’est New York. Rien que pour la balade dans les ruines de l’ex mégalopole, ce roman vaut la peine. Surtout que c’est là qu’on bascule dans une nouvelle dimension de récit avec des humains partis se réfugier sur une autre planète (Venus) qui vont combler les trous. Et la surintelligence de l’enfant Noir qui va relancer la ville de Niourk et déplacer la Terre. Pour ensuite repartir à la vie sauvage.

New York sous la neige

Technologie ou naturalité ?

Oui, il y a du Barjavel ici. Alors que l’enfant Noir a accès a toute la technologie qu’il maîtrise comme personne, il va choisir la naturalité. Je dis souvent que la préoccupation principale des dystopies, c’est le devenir de l’humanité. Ou plutôt de l’humain dans une version pas tout à fait corrompue avec ses passions, ses défauts, ses élans… Ici, quand l’Enfant Noir, autonommé Alf, accède à une maîtrise poussée de la technologie qui fait de lui une sorte de Dieu, il finit par faire un tout autre choix. 

L'homme multipotens dans Niourk

Un petit cadeau de Noël pour un préadolescent

Je vais terminer cet article sur une recommandation. Si vous avez dans votre entourage un jeune enfant qui s’intéresse à l’imaginaire et qui pourrait aimer les dystopies, Niourk me paraît constituer une très bonne entrée en matière. Et comme Noël arrive bientôt, ça pourrait être un cadeau sympa à glisser sous le sapin. En roman ou en BD, il y a en a une qui a l’air pas mal chez Ankama.

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