Samedi matin, en allant voir Dune 2, j’ai eu comme une révélation. Ciel, je n’ai jamais traité de cette saga ici alors qu’elle contient pas mal de mes ingrédients préférés. A savoir un immense jeu d’échec politique, de l’autoritarisme, des exploités et une résistance. Avec, en bonus, une histoire d’élu. Croisée certes maintes fois mais qui est ici très littérale. Bref, analysons tout ça.
Mission périlleuse
L’histoire. Le jeune Paul Atreides quitte sa planète natale pour suivre ses parents sur Arrakis où ils doivent prendre la gouvernance de la planète. Le père de Paul, le duc Leto, ne doute pas que sa condamnation sonne comme une mise à mort de la part de l’Empereur. Et effectivement, à la faveur de la nuit, la famille Atreides est attaquée par les Harkonnen, une autre grande famille, qui entend prendre le contrôle d’Arrakis. Car c’est sur cette planète que l’on trouve l’épice, une drogue nécessaire à la conquête spatiale.
Mysticisme dans le dessert
Alors que l’attaque semble réduire à néant la lignée Atréides, Paul parvient à s’enfuir avec sa mère Jessica. Mère qui est une Bene Gesserit, sorte de prêtresse détenant notamment des pouvoirs de persuasion et de manipulation mentale. Tous deux s’enfuient dans le désert. Alors qu’ils sont promis à une mort certaine, ils sont recueillis par des Fremen, le peuple du désert. Parmi lesquels Chani, une belle femme dont Paul a tant rêvé avant même de la rencontrer. Peuple mystique, ils voient en Paul leur Mahdi, l’élu qui fera jaillir du désert le paradis vert.
Des histoires de familles
Résumer Dune est très compliqué. Déjà parce que la survie de Paul dans le désert et son intégration au coeur du peuple Fremen n’est que le premier roman d’une série de six livres. Mais ce premier tome, celui adapté en film, nous donne déjà un univers très riche. D’abord le contexte politique. L’univers est partagé entre plusieurs grandes familles, toutes dirigées par un Empereur qui attribue la gérance des planètes. Le duc Leto sait pertinemment que son poste à Arrakis est un piège. Il le verbalise même à Jessica mais il ne semble pas pouvoir s’y soustraire. Les Harkonnen se montrent particulièrement cruels dans la récupération d’Arrakis, ce qui instaure une sorte de manichéisme assez peu subtil dans une oeuvre qui se montre plus équilibrée par ailleurs.
En attendant l’élu
En parallèle, nous avons une forte dose de mysticisme avec une notion de guide, d’élu, le Mahdi, attendu par le peuple du désert, les Fremen. Ce peuple navigue entre légendes folles et un grand pragmatisme puisqu’il évolue dans des conditions particulièrement arides. La gestion de l’eau est particulièrement drastique puisque chaque goutte de sueur perdue est recyclée dans des combinaisons. Chaque larme est donc perçue comme pur gaspillage et ils aspirent l’eau de leurs victimes pour s’en nourrir. Les Fremen ont une foule de rites sacrés liés à l’eau. Mais aussi aux vers, des créatures absolument gigantesques qui vivent dans le désert où ils se nourrissent de la fameuse épice.
L’épice, une ressource cruciale dans le désert
L’épice justement, parlons-en. Bon, j’avoue qu’une ressource essentielle située dans le désert exploitée par un peuple plus inquiet de ses ressources en eau que ses ressources en épice, ça évoque un peu des choses de la vraie vie. Là aussi, on retrouve un traitement très géostratégique d’une ressource qui est exploitée au détriment des populations locales qui en ont une utilisation très mesurée. L’épice n’est pas loin de me rappeler la mako de Final Fantasy VII, par exemple. L’épice qui est aussi un levier d’action pour les Fremen qui n’hésitent pas à attaquer les entrepôts de stockage pour défier les Harkonnen.
En vrai, ce sont les femmes qui tirent les ficelles
Je parle de mysticisme mais abordons l’un des ordres que je préfère dans l’univers de Dune : les Bene Gesserit. Une sorte d’ordre religieux féminin qui semble réunir des magiciennes ou des sorcières, selon le point de vue. Vues au départ un peu de côté, on découvre qu’elles nouent régulièrement avec les grandes familles pour leur assurer une descendance. C’est d’ailleurs l’histoire de Jessica qui, tombée amoureuse du duc Leto qu’elle devait séduire, décidera de lui donner un garçon alors qu’elle devait lui donner une fille. On découvre au fur et à mesure du récit qu’elles sont très impliquées dans le grand échiquier politique, jouant dans tous les camps pour être sûre de ne pas perdre. Si leurs motivations sont très obscures dans un premier temps, elle casse tout le manichéisme qu’on pouvait avoir dans l’opposition entre les gentils Atréides et les méchants Harkonnen. Elles sont dans les deux camps. A noter également qu’elles se servent de la religion pour détenir un pouvoir. Ainsi, ce sont elles qui ont répandu la rumeur que Paul serait le Mahdi.
A regarder et à lire
Bref, Dune est un incontournable du genre “space opéra politique”. Un peu dans la même veine que Fondation ou Star wars. Je veux dire un jeune élu qui vit sur une planète sableuse et va se dresser contre un Empire. Avec un pouvoir un peu mystérieux et même un énorme ver des sables. Et une foule d’intrigues politiques. Ca sonne familier, non ? En attendant, oui, Dune 2 est superbe et mérite le prix du billet. Et après, pourquoi ne pas enchaîner avec les bouquins ? Ou la version 84 ou la mini-série de Sci fi qui tient bien la route. Enfin, la première partie (équivalent au premier roman), j’ai pas vu la suite donc pas d’avis. Y a même un docu sur le Dune de Jodorowsky qui n’a jamais vu le jour si vous n’en avez pas assez. Bref, si vous aimez Dune, y a de quoi s’occuper.
2 thoughts on “Dune, entre complots politiques et mysticisme ”