Star wars : naissance d’une dictature

Star Wars, une dystopie ? Si on considère que ça raconte l’effondrement d’une démocratie au profit d’une dictature irrationnellement cruelle… oui.

J’ai longtemps hésité à parler de Star Wars ici car il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une dystopie. On est carrément sur un space opera. Mais si on prend la définition stricto sensu de dystopie “un monde utopique sombre”, on y est carrément. Le propos est politique, le récit contient un avertissement peu subtil sur les risques qu’encourent notre démocratie. Il y a un Etat hyper autoritaire aux méthodes fascistes, une poche de résistance… Désolée mais c’est totalement une dystopie. Donc aujourd’hui, penchons-nous sur ce monument de pop culture qu’est Star Wars. 

Star wars, une histoire politique

La démocratie intergalactique est menacée…

L’histoire… est-ce que je dois vraiment résumer Star Wars ? Bon, je vais résumer ce qui m’intéresse en particulier dans cet article. Et je vais avoir l’honnêteté d’avouer que je n’ai vu que l’épisode 07 de la postlogie. Mon article se portera essentiellement sur la prélogie pour le caractère politique et sans doute sur la trilogie originale pour les méthodes fascisantes. Après, comme j’ai cru comprendre que la postlogie était un vague ersatz de la trilogie 4-5-6, finalement… Donc ! Dans la République galactique, le Congrès est agité de débats sans fin suite à la taxation de routes commerciales. Fâchée, la fédération du commerce décide d’imposer un blocus à la petite planète Naboo. Comme ça commence à un peu puer du cul, le chancelier envoie deux jedis, sorte de casques bleus de la République, sauver la planète. Et, accessoirement, sa Reine. 

La reine Amidala

Une manipulation politique

A partir de là, on va suivre trois gros axes : l’évolution du jeune Anakin, petit enfant blond au visage rond typique du cinéma hollywoodien. Parenthèse : j’ai toujours été un poil dérangée de la relation entre Padme et Anakin dans cet épisode, sachant ce qui allait se passer après… C’est un enfant, calme-toi, Padme ! Bref, on a donc l’histoire d’Anakin, les combats contre les forces obscures et, donc, la partie politique. Celle qui va m’intéresser directement. Pendant trois films, on va assister aux basses manoeuvres de Palpatine pour récupérer le pouvoir. Conquête lente, intelligente et discrète puisque Palpatine va utiliser la ruse… mais aussi tous les outils démocratiques à sa disposition. Les personnages ont conscience que la démocratie va mal et sont aux abois. Padme dit même très clairement “C’est ainsi que la liberté meurt”. 

Star wars : la liberté est morte

Petite recette d’une défaillance politique

L’avertissement n’est guère subtil, en effet. L’univers de Star Wars est, par définition, profondément binaire. Il y a la force et son côté obscur. Palpatine est, par essence, un être maléfique, un Sith. Mais malgré ce côté très noir et blanc de l’univers, la métaphore politique est intéressante. C’est ce qui fait de Star Wars une dystopie à part entière selon moi. On y retrouve les ingrédients qui permettent une défaillance de la démocratie à savoir la peur, le terrorisme et l’insécurité. Aux abois, les peuples (représentés par des diplomates dans l’immense conclave du Congrès) sont prêts à sacrifier leur liberté au nom d’une plus grande sécurité. Tout pour que ça s’arrête, en gros. De là, un individu mal intentionné mais malin bouge tranquillement ses pions et récupère sa mise. Avec un peu de mise en scène au passage. Palpatine, c’est Hitler. Ni plus, ni moins. On se faufile dans les arcanes démocratiques, on agite deux ou trois chiffons rouges histoire d’embraser les esprits et on récupère le pouvoir, version autoritaire. Dark Vador, c’est carrément un général SS avec sa tenue noire et sa cape qui vole au vent, son casque et sa musique militaire dès qu’il apparaît. Bon, après, j’ai tendance à penser qu’Hitler n’était pas si intelligent que ça et rappelons que ce Monsieur n’est pas vraiment le résultat d’une victoire démocratique mais la métaphore est là.

Star Wars, une histoire de fascisme

Un pouvoir devenu fou

Une fois le pouvoir en place, c’est donc la souffrance pour les peuples, soumis au bon vouloir d’un dictateur laissant libre cours à sa cruauté, allant faire péter des planètes pour leur apprendre à filer droit. Enfin, à apprendre à ceux qui restent à filer droit parce que la planète, elle a été atomisée, alors. Ce pouvoir devenu fou est incarné donc par un Dark Vador qui sème la terreur partout où il passe, n’hésitant pas à tuer les gens qui n’obéissent pas sans discuter. C’est très cinéma des années 70-80, ça, de tuer des figurants pour un oui et, surtout, pour un non. “Ahah, je suis cruel, je tue mes propres hommes”. Dark Vador incarne une terreur implacable, pas forcément juste, et totalement désincarnée. Le pouvoir dicte ses règles, parfois absurdes. Ou tu te plies ou tu meurs. C’est peu ou prou ce qu’on peut observer dans pas mal de fictions dystopiques comme The handmaid’s tale, De l’autre côté

Dark Vador le psychopathe

Stars Wars, une fable politique

Bref, au-delà de l’aspect space opera, Star Wars est une fable politique fascinante. Analysée comme telle par quelques universitaires, d’ailleurs. Si la prélogie ne me satisfait pas sur deux ou trois points (l’histoire d’Anakin et les midi-chloriens, comme tout le monde), la partie politique a toujours été une grande réussite. On pourrait presque tout reprendre pour en faire une fiction politique tout à fait valable… Mmm… Excusez-moi, l’inspiration m’appelle. 

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