Fondation d'Isaac Asimov

Fondation, le livre qui te résume tout le principe des dystopies

Existe-t-il une oeuvre qui pourrait contenir toute l’essence des romans de son genre ? Pour moi, oui : c’est Fondation d’Isaac Asimov

Des dystopies politiques, je précise. Sur ce blog, je parle souvent des dernières productions en terme de dystopie, à tel point que j’oublie parfois quelques classiques. Donc aujourd’hui, on va parler d’un maître incontesté de la science-fiction, j’ai nommé Isaac Asimov ! Et notamment de son roman Fondation car il contient des germes très intéressants pour toute personne s’intéressant aux dystopies. Je viens bien parler du roman et non de la série puisque je ne l’ai pas regardée. Je vais surtout insister sur un élément clé : la psychohistoire. Et en tant que personne bien branchée politique et adorant écrire des histoires de personnes entrant en résistance face à une oppression, j’ai trouvé ce concept tellement éclairant.

Fondation d'Isaac Asimov

Un savant qui prédit la fin de l’Empire

L’histoire pour commencer. Dans un futur très lointain, l’Humanité vit dans l’espace au sein d’un Empire galactique. Au coeur de cet Empire vit Hari Seldon, un scientifique qui a mis au point la psychohistoire. En résumé, une sorte de méthode statistique qui permet de prédire la Chute prochaine de l’Empire suivie de 30 000 ans de barbarie. Pour éviter ce marasme et limiter la barbarie à 1000 ans, il propose la création d’une Fondation sur une planète lointaine et peu intéressante, Terminus, où des scientifiques seront chargés de travailler sur l’encyclopédie des savoirs humains. En parallèle, Seldon va créer une seconde Fondation, secrète, à l’exact opposé de la première dans l’univers.

Fondation d'Isaac Asimov

Des échiquiers politiques en fiction

Ca, c’est le contexte. Le roman nous propose ensuite cinq histoires qui se déroulent dans l’interrègne. On va y suivre notamment l’évolution de la Fondation et l’héritage d’Hari Seldon avec quelques enjeux géostratégiques de ci, de là. Fondation nous propose rien de moins que l’esquisse d’échiquiers politiques avec ses forces et ses faiblesses. Selon les récits, l’Histoire peut être influencée par la force, soit via des armes ou des énergies, soit par la ruse avec des dirigeants qui la jouent fine, par exemple. Tout est prédit par Hari Sheldon et sa psychohistoire, science devenue taboue au fur et à mesure du roman car perçue comme subversive. Car la psychohistoire se repose sur l’histoire Humaine : les empires naissent et grandissent jusqu’à devenir si grands qu’ils finissent par se déliter. Les crises sont cycliques, prévisibles. Et ceux qui évoquent la fin d’un règne sont généralement mal vus par le pouvoir en place.

La couverture de Fred Gambino pour Fondation d'Isaac Asimov

Inspiration : chute de l’Empire romain

Passionné d’histoire, Asimov a compulsé les études sur la chute de Rome et voici la base de son roman. Evidemment, en tant que bonne littéraire, je pense immédiatement à Hegel avec des contradictions entre les groupes sociaux qui finit par engendrer mécontentement et révolution. Fondation nous raconte ça. Comment aucun empire ne peut être pérenne et comment l’effondrement d’un gigantesque conglomérat peut semer le chaos. Ou comment fictionner une analyse historico-philosophico-politique. Asimov a marié la théorie du chaos à l’histoire de la Chute de l’Empire Romain pour faire naître sa psychohistoire. Et ce qui paraît fou, c’est que sa théorie me semble absolument valable « pour la vraie vie ».

La Chute de l'Empire romain

Manuel parfait pour création de dystopie politique

 Et la psychohistoire devient une formidable méthode pour créer une dystopie de l’effondrement, des luttes de pouvoir… La psychohistoire d’Asimov est l’ingrédient clé pour réussir une dystopie politique. Vous avez absolument tout ce qu’il vous faut dedans : de la chute des Empires à l’émergence de pouvoirs intermédiaires. Avec un pouvoir politique en panique qui ostracise, emprisonne, fait preuve de toujours plus d’autorité pour conserver le pouvoir alors qu’il est sans doute déjà trop tard. Vous pouvez écrire une dystopie sur chaque étape de la déliquescence du pouvoir avec ses conflits larvés. Ce qu’a fait Asimov qui, plutôt que de nous proposer une histoire globale, a travaillé par nouvelles, même si celles-ci sont reliées les unes aux autres notamment via Sheldon et l’Encyclopédie.

L'effondrement d'un Empire

Un immanquable

Bref si vous avez la tentation d’écrire une dystopie politique, je ne peux que vous recommander la lecture de Fondation.  Si vous aimez les dystopies politiques, je ne peux que vous recommander la lecture de Fondation. Quand ont dit qu’Asimov est un père fondateur de la SF, ce n’est pas pour rien. Il pose quelques règles fondamentales à travers ses récits. Notamment les fameuses lois de la robotique dont on parlera dès que des robots interviennent dans un récit. C’est même une de bases de Better than us. La base, je vous dis.

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