A peu près. De temps en temps, j’aime fouiller le catalogue Netflix pour trouver de nouvelles dystopies dont je pourrai ensuite vous parler. Bon, le catalogue Netflix a toujours un système de proposition qui m’échappe car je n’avais jamais vu passer Leila mais on me propose parfois des séries que je ne trouve pas dans le genre. Comme Bienvenue à Eden que je trouve au début pas du tout dystopique… mais à la réflexion, quelques éléments sont intéressants donc, on y va : Bienvenue à Eden.
Une mystérieuse rave party
L’histoire en très bref. De jeunes adolescents espagnols reçoivent des invitations pour une rave-party mystérieuse organisée par une marque de boisson pour le lancement d’un nouveau produit. On va donc suivre Zoa et sa besta Judit en route pour la fiesta de l’année. Elles sont amenées sur une plage un peu lointaine et c’est parti pour la fête. Elles s’amusent, elles flirtent un peu puis soudain un hologramme géant apparaît. Une femme en robe bleue qui annonce que ceux qui voient leur bracelet de soirée s’allumer auront le droit de goûter à la nouvelle boisson. C’est le cas notamment de Zoa mais aussi d’Africa, une sorte de DJette influenceuse, Charly, Ibon et Aldo. Aldo qui a du mal à obtenir sa boisson car le barman ne veut pas la lui donner. On découvre alors que tout n’est pas si rose à Eden puisque le dit barman manque de se faire noyer par deux membres du staff pour son instant de rébellion. Il ne doit sa survie qu’à l’arrivée inopinée de Judit qui lui permet de s’enfuir.
Les échoués d’Eden
Le lendemain, la rave est finie, tout le monde a quitté l’île. Tout le monde ? Non ! Nos cinq heureux gagnants se réveillent difficilement sur l’île, un peu vaseux, assez stressés de réaliser qu’on les a plantés là. Heureusement, le staff est toujours là et vit précisément sur l’île ! On les amène donc dans une sorte de village moderne avec des capsules vitrées en guise d’habitation. On découvre le couple dirigeant, Astrid et Erik, qui parlent d’amour et de bienveillance… Et sont donc particulièrement flippants. Les nouveaux arrivés ont un peu de mal à se détendre. Aldo veut à tout prix quitter l’île pour honorer un rendez-vous professionnel et Zoa a du mal à croire que sa pote Judit ait pu repartir sans elle. Et effectivement, il y a un envers du décor bien peu joli. Eden n’est pas le petit paradis qu’il prétend être.
Retour en force du new age
Alors ici, on va retrouver plusieurs thématiques. D’abord la fausse utopie à travers une communauté bienveillante new age légèrement flippante. Je suis assez contente de revoir un peu ces thématiques-là dans les dystopies car je pense sincèrement que c’est un sujet qui revient fort dans nos sociétés et qu’il ne faut pas trop négliger. Je vous renvoie à l’ensemble des podcasts Meta de choc. On sent rapidement qu’en guise de communauté bienveillante, on est plutôt dans une secte qu’on ne peut pas quitter. Alors que l’adhésion y est plutôt forcée mais ok…
Une résistance au coeur de la secte
Mais là où on rentre dans une dimension plus dystopique, c’est qu’il y a une résistance. Et si vous me lisez régulièrement, vous le savez. La résistance, c’est mon dada. On sait assez peu de choses sur cette résistance au départ. On sait que toute la communauté ne fait pas corps derrière ses deux dirigeants, Astrid et Erik. D’ailleurs, des dissensions apparaissent entre eux alors qu’Erik s’investit beaucoup dans la “conversion” d’Afrika. Et Astrid est menacée de mort. Ah oui, un point sur les “conversions”. Chaque nouvel arrivant est suivi par une sorte de référent qui va lui insuffler l’amour d’Eden. En gros, chacun trouve sa chacune. Sauf Afrika, gérée par Erik compagnon d’Astrid, jusqu’à ce que… ? Mais tout le monde ne suit pas les préceptes de la secte et petit à petit, Zoa et Charly vont découvrir une résistance bien constituée qu’ils vont rejoindre.
Une arche moderne
Cette saison 01 laisse planer pas mal de mystères. On ne sait pas grand chose de cette secte, à part qu’elle a l’air de vouloir constituer une sorte d’arche en attendant l’apocalypse. Oui, une secte dans la plus pure tradition, donc. Le récit nous plante quelques éléments technologiques pour bien ancrer le récit dans notre époque. D’abord les réseaux sociaux qui servent aux Edenistes à repérer leur cible. En gros de jeunes gens qui ont l’air seuls et malheureux malgré la façade de fun. On a également une salle remplie d’ordinateur et la vidéosurveillance via drone. Ca, c’est vraiment devenu un incontournable des dystopies des dernières années. Alors que dans la vraie vie… Finalement, toute la série réside dans ce qui n’est pas dit. On ne sait pas bien pourquoi tout ça a lieu et pour le moment, seule notre imagination peut nous souffler une réponse. Ah et on note aussi les très beaux paysages, la série a été tournée à Lanzarote. En fait, rien que ça, c’est un argument pour regarder la série.
Bref, Bienvenue à Eden est somme toute une dystopie classique sur sa dimension “autorité-résistance”. Là où je la trouve intéressante, c’est sur la dimension “secte pré-apocalyptique” qui était un sujet pas mal abandonné depuis la fin des 70s alors que je la trouve furieusement d’actualité. Après, ce n’est pas non plus la série du siècle. Il y a plein de trucs qu’on ne comprend pas trop. Et c’est assez risqué de laisser planer autant de mystères sur une saison 01. Tout le monde n’est pas Lost, surtout que j’ai l’impression que les annulations de série après une première saison sont bien plus importantes aujourd’hui. Et je ne trouve pas les personnages très subtils dans leur écriture, surtout du côté de l’autoritarisme. Mais cette thématique m’intrigue et j’espère que nous allons avoir quelques autres opus du même genre prochainement.