Quand la jeunesse impétueuse bouleverse l’ordre établi

Souvent, dansles dystopies, on aime nous raconter l’histoire d’une jeunesse qui se réveille et dit non à l’ordre établi. Mais pourquoi ?

Parmi les ingrédients quasi incontournables de toute dystopie qui se respecte, on retrouve la jeunesse des protagonistes. Un beau matin, ils décident que le système dans lequel ils évoluent ne leur convient plus. Après tout, n’est-il pas naturel pour la jeunesse de s’inscrire en faux, quoi qu’il en soit ? Des ados qui sont contre quel que soit le système établi. Quitte à être profondément réac face à une société en plein changement ? Et pourquoi pas ?

Hunger games : la jeunesse se révolte

Instiller une prise de conscience chez les autres

Pour bien situer de quoi je parle, on va se pencher sur une série qui n’est pas une dystopie, du moins dans sa forme actuelle : Nous, la vague, le remake de Netflix. On suit les aventures d’adolescents en rupture avec leur société pour diverses raisons. La colère et le sentiment d’injustice au global. Ecoeurés par un monde qui ne leur correspond pas, le gang de la Vague décide de s’en prendre à des cibles symboliques. Ils dénoncent un consumérisme outrancier, une industrialisation mortifère, des biens de consommations menaçant l’environnement… Il ne s’agit pas d’une rébellion pour le plaisir de juste casser/taguer ou se faire remarquer. Ils veulent instiller une prise de conscience chez leurs camarades. 

Nous, la vague, la jeunesse se révolte

La jeunesse toujours en rupture

Quand on observe la réalité, on retrouve cette jeunesse en colère qui dit non. Qui ne veut pas ou plus payer les pots cassés de la génération précédente. Regardez les manifs lycéennes et étudiantes qui émaillent l’actualité. Et ça n’a absolument rien de neuf . La jeunesse hippie, les étudiants de mai 68, ce sont nos parents pour la plupart d’entre nous. Le monde qu’ils nous ont laissé en héritage est loin de satisfaire la majorité. Economie fragile, environnement dégradé, nous sommes la première génération à vivre moins bien que nos parents et voir l’espérance de vie en bonne santé se dégrader. Même avant l’apparition du covid.

La jeunesse manifeste pour son avenir

L’âge des découvertes

Mais surtout, la jeunesse est un terreau fertile pour le réveil ou la décision de se rebeller contre un système qui ne convient plus. L’adolescence est un moment clé dans le développement de l’individu. C’est là où on abandonne la douceur de l’enfance et ses contes pour ouvrir les yeux sur le monde tel qu’il est. Et nous pouvons tous admettre que cette prise de conscience n’a pas été très joyeuse, quel que soit notre âge. On découvre la guerre, les injustices sociales, que nos dirigeants ne sont que des humains qui font avec les pressions des uns et des autres et qu’ils ne prennent pas toujours les décisions qui vont dans le sens du bien commun. Chacun d’entre nous peut raconter ce jour où ils ont réalisé que le monde ne tournait pas très rond. Soit on l’accepte, soit on lève le poing pour arrêter le massacre.

The 100

L’adolescence comme élément de rupture

Les dystopies doivent poser un point de rupture pour nous expliquer comment est le monde tel que les personnages le connaissent et pourquoi ils s’inscrivent en faux. Il peut s’agir d’individus cryogénisés qui se réveillent dans un monde qu’ils ne comprennent pas et qu’ils vont nous décrire au fur et à mesure qu’ils le découvrent. Exemples : Demolition man, Idiocracy ou encore Altered carbon. Même procédé narratif pour trois fictions radicalement différentes. Le voyage dans le temps fonctionne également pas mal et on se retrouve avec un John Reese qui raconte à l’ignorante Sarah Connor ce qu’il va se passer. Sarah qui sortira alors de la société et s’appliquera à apprendre à son fils à refuser la domination mécanique qui s’en vient. Mais ces ficelles ne peuvent pas fonctionner sur la majorité des synopsis, reste donc l’éveil d’une jeunesse confrontée à des changements qui vont au-delà de leur acceptation. Comme dans Hunger Games ou Divergente où Katniss et Triss entrent en rebellion avant tout pour protéger ceux qu’elles aiment. Ca peut parfois être une rencontre amoureuse comme Egor dans Better than us ou Lea dans Nous, la vague susnommée. Car l’avantage de la jeunesse, c’est qu’il suffit d’une étincelle pour l’enflammer.

Triss et ses amis dans Divergente

La fougue de la jeunesse

Je ne vais pas passer sous silence que le fait que le héros ou l’héroïne soit jeune permet également à un public de s’identifier. Dans toute la littérature dite “young adult”, les personnages principaux doivent avoir peu ou prou le même âge que les lecteurs afin de faire adhérer ces derniers au récit. Et pour permettre à l’auteur ou autrice de les encourager à agir. Car il n’y a pas besoin d’atteindre un âge vénérable pour tenter de faire bouger les lignes. Mais la jeunesse reste un ingrédient important, même si le personnage principal a dépassé la trentaine. Dans Fahrenheit 451, le réveil de Montag est déclenché par sa rencontre avec la jeune Clarisse, 17 ans. Dans La zone du dehors, Captn semble galvanisé par la présence à ses côtés de la jeune Boule de Chat. Alors même qu’il était dans la Volte avant de la rencontrer. 

Montag et Clarisse dans Fahrenheit 451

Naturelle colère

Bref, même si la jeunesse des personnages est une façon assez simple de faire rentrer le lecteur dans l’univers, elle nous rappelle sans cesse que les jeunes générations ne sont jamais prêtes à accepter le monde tel qu’on le leur laisse. Et au fond, c’est naturel. Si elles ne luttent pas aujourd’hui pour leur avenir, personne ne le fera pour eux

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