Alita : Battle Angel, la dystopie remâchée

Condenser un manga en 9 volumes en un seul film ? Alita : Battle Angel partait sur une mauvaise base et effectivement…

Aujourd’hui, nous allons parler d’un film tiré d’un manga que je n’ai pas encore lu. C’est prévu mais nous en reparlerons plus tard dans l’article. Il y a quelques années, Hollywood semblait motivé à l’idée d’aller piocher des scénarios dans la culture japonaise. Dans la veine de Ghost in the shell, film que je n’ai pas vu, voici donc Alita : Battle Angel, une adaptation d’un manga de 9 volumes. Un film de 2h sur un manga de 9 volumes, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

Alita : Battle Angel

L’histoire. Iron City, 2563. Le Dr Iso fouille dans une décharge et trouve une tête d’humanoïde. Ni un ni deux, il retourne à son laboratoire pour donner un corps au robot. Elle va se réveiller quelques jours plus tard et le docteur va la nommer Alita, comme sa fille décédée. A  peine réveillée, Alita va se balader dans les rues d’Iron City vivre sa meilleure vie d’adolescente. Elle croise un joli garçon, Hugo, et se passionne de Motorball, la version cyber punk d’une partie de rollerball, je dirais. Mais un tueur rôde la nuit dans les rues d’Iron City. Se retrouvant impliquée dans une sale embrouille, Alita se découvre un talent incroyable pour la bagarre. Mais qui est ce robot aux multiples talents ?

Alita se bagarre

Alita Battle Angel va donc nous servir pas mal d’ingrédients qui nous sont familiers. Commençons par le côté cyberpunk. Si Alita est un humanoïde, on découvre qu’elle n’est pas la seule à Iron City. On va avoir droit à tout un bestiaire de robots quasi immortels qui se font régulièrement démembrer lors de parties de motorball ou quand ils se font attaquer par des braconniers. Oui, si le cyberpunk nous raconte souvent des histoires d’humains augmentés, à commencer par le fameux Neuromancien, ici, ce sont les robots qui dépensent des fortunes en accessoires divers et variés. 

Alita : battle angel

Autre classique du genre : le divertissement qui abrutit les foules. Enfin, ici, le motorball n’est pas présenté comme abrutissant même si sa violence est montrée dès le premier match avec un des joueurs qui se fait éclater au sens propre du terme. On pense immédiatement à RollerBall mais aussi à Running man où les “participants” sont tués en direct. Voire à Ultimate Game. A peine Alita voit-elle une affiche du sport qu’elle est fan, elle veut trop en faire. Et évidemment, comme c’est l’héroïne, après des débuts “difficiles”, elle triomphe très vite  et va faire des compétitions officielles. Si elle devient championne, elle pourra se rendre à Zalem, la ville flottante et riche qui plane au-dessus d’Iron City. 

Zalem, la ville flottante

Hé oui, il y a une zone des riches tout en hauteur. Evidemment. Comme dans Elysium, Final Fantasy VII ou même Réminiscence. La plupart des personnages ont pour but de se sortir de la misère pour se rendre à Zalem. Hugo mais aussi le Dr Chiren, une femme à l’ambition débordante, prête à tout pour monter au sommet. C’est tellement explicité dans le film qu’elle le dit, littéralement. C’est également l’ancienne compagne du Dr Ido et mère de la vraie Alita. Ce qui l’amènera à avoir une conduite assez ambigue avec la Alita Robot. 

Chiren et Alita

Chiren est aux ordres de Nova, autorité dictatoriale située au sommet, à Zalem. Autorité qui peut s’incarner dans différents robots pour parler à Chiren. On n’en saura pas beaucoup plus sur cet individu sur ce film, à part qu’il n’a pas l’air prêt à céder le pouvoir et semble vouloir détruire Alita à tout prix. Car on va découvrir qu’Alita était un robot guerrier qui fut détruite alors qu’elle partait à l’assaut de Zalem… La fin du film semble nous promettre un due meurtrier entre Alita et Nova…

Nova, le dictateur meurtrier

Hé oui car le film se termine sur un Cliffhanger. Adapter 9 volumes d’un manga en un film n’est effectivement pas raisonnable et on a d’ailleurs quelques biscuits pour nous donner envie de voir le deuxième film. Nova est interprété par Edward Norton, un champion rapidement aperçu dans le film est interprété par Jay Kourtney. Acteur qui a joué Kyle Rees dans Terminator Genisys. Film que j’ai d‘abord détesté pour son casting, il faut le savoir. Il jouait aussi le chef des intrépides dans Divergente. Michelle Rodriguez joue également dans Alita : Battle Angel, un rôle de robot féminin à l’air renfrogné mais n’est pas créditée, tout comme Norton ou Kourtney. Vous sentez le casting badass pour le deuxième film ? Sauf qu’on touche du doigt ici l’un des problèmes de ce premier opus.

Michelle Rodriguez as Gelda

Revenons un peu sur ce qui va bien : les animations sont fluides, les bagarres bien tournées. C’est Roberto Rodriguez aux commandes, ça peut expliquer. Contrairement au vomi de FX des productions Marvel ou DC où je ne comprenais pas les bagarres parce que ça bougeait beaucoup trop, là, je ne suis pas perdue. L’animation d’Alita est fluide et son visage est parfaitement intégré au reste des prises de vue. Le travail sur le visage d’Alita est particulièrement excellent, on ne tombe pas dans la vallée dérangeante. Mais pour le reste… 

Alita, une fille comme les autres

Il y a pour moi un énorme problème sur la mortalité des robots et sur leur nature, même. Certains robots semblent être des Humains très augmentés, un personnage est d’ailleurs robotisé ca gravement blessé. Sauf que plus tard, il se fait démembrer et est déclaré mort. Mais… Sa tête n’était pas touché, on le voit être conscient de ce qu’il se passe. Alita a subi le même sort pendant le film et même pendant un flash-back, elle a été victime d’exactement la même situation. Cette triche vis-à-vis de la mort ne permet pas d’être stressé quand les personnages sont en danger puisqu’ils peuvent être réparés. De la même façon, quelle est l’essence des personnages cyber ? Des humains robotisés ou des IA ? Alita est une IA mais les autres ? Y a même le cerveau d’un personnage qui est expédié chez Nova. On est à ça d’un discours sur le siège de l’âme mais…

Alita fait un truc

Là où je considère que Alita : Battle Angel est une dystopie “remâchée”, c’est parce que malgré un matériel de base riche, on se retrouve avec une fiction vue un nombre incalculable de fois. Ce n’est pas parce qu’on y retrouve une foule d’ingrédients classiques. C’est surtout parce que le film n’a pas le temps de poser son univers. Alita est réparée ? Allez, zou, va te balader en ville que tu puisses découvrir Iron City, croiser Hugo qui te colle sans raison, voir une affiche pour le Motorball. Un peu plus tard, Hugo fait faire le tour du stade de Motorball à AIita. Et on se retrouve avec une foule d’info assénée en une poignée de secondes. Et surtout le film se termine sur un cliffhanger et je ne sais pas si on aura un jour la suite. Ce qui n’est pas très grave parce que je suis pas sûre d’aller voir ça.

Alita part à la conquête de Zalem

Bref, si je devais donner un dernier point positif à Alita : battle angel, c’est de me donner envie de me pencher sur le manga. Parce que je pense qu’il aura bien plus de trucs à me raconter que ce film qui devait balancer son décor et ses plots bien trop vite pour qu’on puisse s’attacher à qui que ce soit ou qu’on comprenne bien les motivations des uns et des autres. 

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