Tom Hardy et Charlize Theron dans Mad max

Mad Max : Fury Road de George Miller

Quand les ressources vitales tombent entre de mauvaises mains, chronique d’une dystopie cauchemardesque

Je déteste les films d’action à base de voitures qui volent et font boum. Quel ennui devant Ronin, par exemple, et sa folle course poursuite sur les quais de Paris où ma seule réaction fut de m’étonner qu’ils ne se crashent pas au bout de 10 secondes dans une autre voiture. Je n’aime pas ça, je n’aime pas les films qui comblent les trous du scénario par de grosses explosions qui défient parfois la physique la plus élémentaire. Alors aller voir Mad Max: fury road, un film qui ne tourne qu’autour de voitures qui explosent et sans même de réel scénario, c’est juste du sado masochisme…

Affiche du film Mad Max Fury Road

Et bien non…

Tom Hardy dans Mad Max Fury road

Une certaine appréhension…

Effet dramatique. Je ne vous cache pas qu’au tout début, je n’avais aucune intention de voir ce film. Parce que je n’aime pas les films d’action, parce que Charlize Theron commence à me faire peur dans ses choix de rôle (Prometheus), parce que je n’ai aucune idée de qui sont Tom Hardy ou Nicholas Hoult et parce que je me méfie toujours des remakes. Mais les réactions ont tellement été unanimes sur mes réseaux sociaux, y compris et surtout de gens dont l’avis compte pour moi que je me suis dit, allons-y.

Max & Furiosa dans Mad Max Fury road

Simple et efficace

L’histoire est ultra simple : dans un futur apocalyptique, l’eau est devenue une denrée rare. Quelque part dans un désert, un vieil homme assez dégueulasse pimpé avec des accessoires qui semblent volés à un vieux groupe d’heavy metal, Immortan Joe. Ce despote cruel sait cependant faire preuve de magnanimité en offrant de temps en temps un peu d’eau à son peuple rongé par la soif. Nous sommes justement un de ces jours : pour célébrer le départ de son convoi de gazole vers Petrocity. Le gros camion citerne (appelé Porteur de guerre) est conduit par une femme, Imperator Furiosa. Mais en route, elle détourne le camion qui porte en son sein les 5 épouses de Immortan Joe qui décident de fuir pour empêcher que leurs fils deviennent des seigneurs de guerre.

Immortan Joe dans Mad max Fury Road

Un beau gosse chez les monstres

Et Max dans tout ça ? Il s’est fait capturer en début de film et est devenu un “globulant”, un captif qui donne son sang aux guerriers pas toujours très frais d’Immortan Joe. Quand Furiosa s’enfuit, le kamikasseur relié à Max l’embarque avec lui pour tenter de récupérer les épouses. Début de la course poursuite de 2h.

Mad Max Fury Road

Voilà pour l’intrigue. Parlons maintenant de quelques éléments. D’abord la réalisation. Esthétiquement, j’adore cet univers post apocalyptique, les looks sont hyper soignés, la lumière très belle, rien à redire. Et mention spéciale bien évidemment à la guitare lance-flamme qui, accompagnée des percus, donne une folie furieuse aux poursuites. Mentionnons aussi le plan assez fou d’Immortan Joe ivre de colère qui lance une attaque sur fond du Dies Irae de Verdi. A noter aussi les jeux de verticalité avec les perches, la grande souplesse des corps qui se jettent d’un véhicule à l’autre, les véhicules se croisent dans un ballet furieux. La beauté des femmes tranche violemment avec la laideur de la plupart des personnages, rendus difformes par la pollution. Enormes kystes, membres en moins, nanisme ou gigantisme, corps blancs exsangues…

La guitare lance-flamme de Mad Max Fury road

Des personnages féminins pas trop potiches

Parlons maintenant du féminisme du film. J’ai hésité à mettre des guillemets. En positif, il est vrai que les femmes dans Mad Max sont courageuses et téméraires. Furiosa surclasse Max dans de nombreux domaines. Elle conduit un énorme camion, sait se battre et a atteint un niveau élevé dans la hiérarchie militaire de la Citadelle. Ca semble être une exception totale. Je n’ai vu aucune autre femme dans le clan de Joe hormis les mères nourricières et ses épouses. Le film est l’un des rares à passer le test de Bechdel, les femmes parlent entre elles d’autres choses que des hommes. Chaque femme d’Immortan Joe a son caractère et son utilité.

Les femmes d'Immortan Joe dans Mad Max Fury road

Alors après, sur le coup, j’ai un peu tiqué en voyant les demoiselles en question. On se serait cru dans une pub Guerlain ou Yves Saint Laurent ! Très minces, très grandes, ces visages anguleux avec de grands yeux et des lèvres pulpeuses. Et comble du “on s’en fout de laquelle est qui”, elles ont toutes des caractéristiques physiques différentes. La blonde copie de Daenerys dans Game of thrones, une rousse, une brune, une Noire et une autre blonde (enfin presque châtain clair). Elle, on la différencie car elle a un peu plus de texte (et qu’elle est très belle). Mais en route, on découvre que chacune a sa part dans l’intrigue et sa personnalité même si, dans les faits, on retiendra surtout le nom de la Blonde-châtain clair. Mais si on considère que dans ce film, les femmes prennent en main leur destin sans réel besoin des hommes. Max les aide certes mais il est indispensable pas en tant qu’homme mais en tant que personne supplémentaire.Parce que quand t’as une centaine de mecs aux trousses, on n’est jamais trop pour tenter de leur échapper.

Max, notre guide dans cet univers hostile

Enfin parlons de Max. Je n’ai pas vu la première trilogie donc je ne suis pas attachée au personnage. C’est le rôle classique de guide dans un univers qu’on découvre plus ou moins en même temps que lui. Capturé dès les premières secondes du film, il est victime de la citadelle et de son fonctionnement. Le décor est planté très brièvement. “C’est la guerre pour l’eau et le pétrole, deal with it”. Ok, direct dans la frénésie de cette dystopie ! On découvre les us et coutumes au fur et à mesure du film. Certains éléments nous paraissent confus à certains moments mais sont expliqués un peu plus loin. Donc Max perd un peu son côté bad ass. C’est plus le mec un peu là par hasard qui lutte pour sa survie. Même si on se demande bien où il pourrait aller. La mort de sa femme et de sa fille, élément prégnant de la première trilogie apparaissent ici en filigranes. Sa fille apparaît en réminiscence, des images à la limite du subliminal pour donner à Max une direction mais sinon… En fait, à part pour le twist de mi film ( un peu tiré par les cheveux), Max ou un autre, ça ne changeait pas vraiment grand chose.

Mad Max Fury Road

Un grand oui

Bref, j’ai été totalement embarquée. Je comprends les critiques sur le manque de scénario. Le personnage de Max ne sert pas à grand chose, ok. Mais ça reste une grosse claque et je suis assez curieuse de voir la suite.

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