Ah, les jeux vidéo ! Voici un thème que je n’ai pas encore abordé et j’ai déjà deux articles à venir dans ma besace. Dont celui-ci. Attention, je ne parle pas de jeux vidéos en tant que support. J’ai déjà parlé de Final Fantasy VII et je dois terminer les let’s play de Detroit, become human. Oui, malheureusement, je dois choisir mes loisirs et je n’ai guère le temps pour les jeux vidéos. Sauf pour Mario sur Switch mais euh… c’est pas le sujet. Donc, aujourd’hui, on va parler d’un jeu vidéo qui existe dans un univers sombre et un peu dégueu. On va parler d’eXistenZ.
Un jeu vidéo organique
Dans un futur proche, un système de jeu vidéo a révolutionné cet univers grâce à la biotechnologie. En effet, le joueur se connecte physiquement à un pod qui le projette dans un jeu plus vrai que nature. L’histoire commence un soir de démonstration d’un nouveau jeu, eXistenZ, développé par Allegra Geller. Quelques heureux élus sont installés sur une scène dans ce qui semble être une église et vont tester le jeu en exclusivité. Mais alors qu’ils se préparent à lancer le jeu, un jeune homme DU public se lève et menace Allegra, “la démone” avec une arme. On apprend donc que ces nouveaux jeux, qui se branchent directement au système nerveux, sont combattus par un groupe appelé “les réalistes”. Allegra parvient à échapper à l’attentat et se retrouve en cavale avec Ted, un stagiaire marketing. On apprend rapidement que Ted n’a pas de bioport et n’a donc jamais joué aux jeux d’Allegra. Qui va s’empresser de l’initier. Vous l’aurez compris, Ted sera notre lapin blanc.
Les différentes couches de la réalité
Alors il est très complexe de résumer un peu simplement eXistenZ Car on navigue tout au long du film dans différents niveaux de réalité. Allegra va faire installer un bioport à Ted qui va entrer dans eXistenZ. Durant sa partie, il va trouver un jeu dans lequel il va pouvoir entrer. On est donc dans un jeu dans un jeu… Plus le film avance et plus il devient difficile de déterminer dans quelle couche de réalité nous sommes. L’humain se perd entre les diverses narrations qu’on lui propose. Si certains indices permettent de savoir si on joue ou non, notamment le jeu monolithique des PNJ ou le fait de pouvoir réclamer une pause, c’est la confusion. Un peu comme dans Matrix où l’on découvre trois couches différentes au cours de la trilogie.
Abrutissement, danger technologique et transhumanisme
Je ne vais pas analyser tous les éléments du film. D’abord parce que je suis en train d’écrire un article de blog et pas une encyclopédie. Ensuite parce qu’il existe mille et uns articles ou chroniques sur le sujet. Rien que la fiche Wikipedia est éclairante. Vous avez également l’épisode de Crossed sur le sujet. Que j’aime particulièrement parce que c’est le premier que j’ai regardé de toute ma vie. Je vais donc rester sur la dimension dystopique car ici, on croise trois sujets assez phare du genre : l’abrutissement par le divertissement, la technologie qui semble échapper à ses créateurs, Allegra se trouvant en difficulté dans son propre jeu, et le transhumanisme. Sur ce dernier point, on retrouve régulièrement dans les dystopies des petits ingrédients de transhumanisme. On en a un peu dans Osmosis, Altered Carbon, Cloud Atlas, 3% etc. Des petits améliorations technologiques, surtout au niveau du cerveau, on aime trop coller des rouages et fils sur la tête des acteurs en disant que c’est le futur. Ceci étant, j’aime ces looks. Là, Cronenberg prend un parti radicalement différent. Plutôt que des éléments de plastique et d’aciers dans un style un peu néo-steampunk (?), on est dans l’organique pur. Le film a d’ailleurs une esthétique assez pénible.
Un jeu qui vole l’âme ?
Mais au fond, durant tout le film, on en est encore et toujours à cette lancinante question qui traverse tout le genre dystopique : l’humain n’est-il pas en train de renoncer à son humanité. Les réalistes aiment traiter les créateurs de jeux de démons. L’idée que les jeux volent les âmes des joueurs. Car si, en début de film, Allegra explique que le joueur sait pertinemment qu’il est dans le jeu. Ted demande d’ailleurs à faire une pause à un moment. Mais il y a tout de même une forme de possession. Mis en scène de façon extrêmement littérale via le pod organique qui s’enfonce dans un trou qui n’est pas sans en rappeler un autre, mmm…
Servir ou asservir ?
Bref, la technologie est-elle vraiment là pour servir l’humain ou pour l’asservir ? Pour les réalistes, la question est vide répondue et ils ont décidé de lutter pour libérer l’humain de cette nouvelle drogue technologique. Un film bien plus profond que ce que son esthétique assez dérangeante (bien plus qu’Akira) et un peu provoc laisse entrevoir.
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