The I-land, la dystopie pénitentiaire

J’aime bien les mini-séries. Une histoire étirée sur quelques épisodes, merci, bisous. Ici, nous avons the I-land, avec des gens perdus sur une île mystérieuse. On devine qu’il y a quelque chose d’un peu virtuel avec le nom de la série et l’image miniature. Cependant, comme je vais aborder le versant dystopique de la série. Je vais spoiler à mort donc si vous voulez regarder la série, vaut mieux le faire avant. Même si, pour être honnête, je ne vous la conseille pas vraiment.

The I-land, mini-série Netflix

The I-land, une île mystérieuse…

Alors l’histoire : douze inconnus se réveillent sur une île paradisiaque mystérieuse. Ils ne savent plus qui ils sont et ne savent pas ce qu’ils font là… oui, on dirait Lost. Durant les deux premiers épisodes, on est à la limite du copier/coller. Des requins qui empêchent de quitter l’île, des éléments mystérieux, l’organisation du petit groupe et même une sorte d’hôtel abandonné… Mais rassurez-vous, on va pas se questionner longtemps sur le pourquoi du comment. Dès le troisième épisode, the I-land offre la révélation ! Nos douze amis sont des taulards volontaires pour une expérience de réhabilitation. On pourrait résumer le questionnement sur l’inné ou l’acquis du comportement meurtrier. Pas si loin de Minority Report ou Orange mécanique. Enfin, ce que j’en ai compris par rapport à cette chronique, je ne suis toujours pas chaude pour le voir.

Chase dans the I-land sur Netflix

Crime et châtiment

Rapidement, certains retournent à leurs petits travers. Le violeur de service agresse toutes les meufs. Une autre le tue parce qu’elle était condamnée pour avoir tué de gros porcs qui avaient agressé des femmes. Les crimes sont divers et variés, on a l’activiste écologiste, le tueur de masse, l’infirmière euthanasiste, l’amoureux éconduit… Et tout ce petit monde est condamné à mort puisque si l’on meurt dans l’univers virtuel, on meurt en vrai car le cerveau vrille. Sauf que notre héroïne, Chase, sort de la simulation rapidement. On la renvoie là-bas et elle balance tout à tout le monde. Et chacun retrouve petit à petit les souvenirs de son crime.

Les prisonniers se réveillent sur the I-land

Une bonne idée mais une exploitation bancale

Alors je trouve le concept de l’univers virtuel comme espace de réhabilitation intéressant en soi. Ici, c’est très mal exploité. D’abord parce que y a trop de personnages balancés de façon peu appliquée pour que l’on s’y attache vraiment. Quand l’une d’entre elle dont j’ai même pas retenu le nom (Taylor ?) se fait bouffer par un cannibale, je réagis à peine. Et puis on ne comprend pas bien la règle. Ils sont tous amnésiques mais leur nom est quasi vrai puisqu’il s’agit de leur nom de famille. Ouais, apparemment, dans leur monde, les meurtriers ont tous des prénoms en nom de famille, c’est quand même pratique. Sauf que l’univers est cassé dès que Chase revient et explique à tous qu’ils sont dans une simulation. Bon, déjà, leur système marche relativement pas vu qu’elle arrive à sortir et… ben moi aussi, je sors de votre histoire. A partir du moment où je sais ce qu’il se cache derrière cette simulation, j’en ai rien à faire de ce qu’il va leur arriver. Les personnages ne savent qui ils sont, pourquoi je me soucierai de ce qu’ils deviennent ? A la limite, découvrir leur crime mais en fait, même pas…

The I-land

Un univers à l’agonie… ?

Le pire étant l’arc “de la vraie vie” où, à la toute fin, on nous introduit vite fait à un monde littéralement infernal où chacun lutte pour sa survie. Mais pourquoi le seul ingrédient intéressant apparaît en toute fin et n’est pas développé du tout ? Je ne suis pas opposée à des pistes lancées comme ça et qui sont laissées à l’imagination. Mais là, j’ai presque eu la sensation d’un “ah, il nous faut un twist final… tiens, balance ça”. Et je me pose la question de la réflexion autour de l’écriture d’une dystopie. Suite à ma lecture de M, le bord de l’abîme de Bernard Minier, je m’étais interrogée sur les clichés dans les dystopies . Là, je suis vraiment perplexe face aux intentions. Clairement, je ne les comprends pas. Normalement, une dystopie sert à “prévenir” le public de certaines dérives. Mais là, ça ne concerne qu’une poignée de personnes dont on ne sait toujours rien à la fin de l’histoire. Sauf Chase. Et encore… Le fait que le monde se soit effondré parce que l’écologie et tout ça, c’était là, la vraie dystopie. Là où on avait des choses à dire. D’autant que si tu enlèves cette révélation là, the I-Land est ce genre de dystopie du futur qui aurait pu se passer aujourd’hui sans que ça t’interroge. Car manifestement, personne n’est au courant qu’on est 25 ans plus tard, rien n’indique qu’on est dans le futur. Un peu comme dans Osmosis où t’as l’impression que strictement rien n’a évolué dans la société sauf le sujet dont on parle.

The I-land, série Netflix

The I-land : un futurisme irréfléchi

En fait, je crois que the I-land ne peut pas prétendre à être une dystopie malgré sa volonté de l’être. C’est juste une série suspense (pas très intéressante) qui se met un vernis futuriste pour s’inscrire sans doute dans la veine de Black Mirror… mais sans avoir vraiment réfléchi à son sujet.

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