Tiens, une dystopie nucléaire pile au moment où Trump fait les gros yeux avec ses sous-marins, coïncidence ? En fait, oui. Parce qu’aujourd’hui, nous allons discuter de Fallout… la série car je n’ai jamais joué au jeux vidéo. Je me pencherai dessus à l’occasion pour voir s’il y a matière à écrire un autre article. En attendant, parlons un peu de Fallout, une série uchronique. Oui, une uchronie, encore.

Un futur rétrofuturiste qui explose
2077, dans une société rétrofuturiste qui sent bon les années 60, la gloire du cinéma Cooper Norman est contraint de faire des numéros de lasso dans des anniversaires pour gosses de riche. Après une prestation dans une maison design des hauteurs de Los Angeles, il voit au loin la cité disparaître dans une boule de feu. Une attaque nucléaire sur Los Angeles. Qui attaque ? On s’en fout. Il est surtout urgent de fuir. Alors que Cooper embarque sa fille sur son cheval pour essayer d’échapper à l’onde de choc, c’est la panique parmi les invités. Le riche propriétaire embarque femme et enfant dans son bunker, refusant d’y accueillir qui que ce soit d’autres.

La noce tourne mal
Environ 200 ans plus tard, nous voici dans un abri. L’abri 33, précisément. On le sait parce que tout le monde porte le même uniforme, bleu et jaune, sur lequel est inscrit le numéro de l’abri. Lucy demande au conseil la permission de récupérer un mari dans le bunker 32 puisqu’aucun partenaire n’étant pas de sa famille n’est disponible au Bunker 33. L’accord est fait et la noce se fait. Lucy est chanceuse, son mari est hot, hot, hot. Cependant, les hôtes du Bunker 32 se comporte bizarrement. Lors de sa nuit de noces, Lucy comprend : ce ne sont pas les habitants du Bunker 32 mais des pillards venus de l’extérieur et menés par la mystérieuse Moldaver.

Découvrir l’extérieur
C’est la bagarre dans les Bunkers 32 et 33, le père de Lucy est enlevé par la fameuse Moldaver. Suite à ces noces sanglantes, le Bunker 33 doit nettoyer ses blessures. Personne ne veut aider Lucy à retrouver son père. Qu’à cela ne tienne, la jeune femme décide de sortir du Bunker seule mener cette mission à bien. Elle va découvrir ce qu’est devenu le monde depuis le jour où Los Angeles fut attaqué. Spoiler : c’est pas la joie.

Des intrigues policières sur et sous la surface
A partir de la sortie de Lucy, la série va suivre deux gros arcs narratifs. D’un côté la découverte du monde extérieur avec, donc, notre héroïne. Mais aussi Maximus, un jeune homme enrôlé dans une armée hardcore fort bien équipée et un étrange cowboy sans nez appelé Voldem… heu, la goule. De l’autre, on va suivre Norm, le frère de Lucy, qui trouve que les choses ne tournent pas bien rond dans les abris. Il va chercher à comprendre les rouages politiques de ces univers souterrains. Sur ce sujet, on va également avoir droit rapidement à des flashbacks nous racontant la croissance de la société Vault tec qui a mis en place les bunkers.

Un monde post-apo avec plein de créatures dangereuses
La série va nous proposer différents thèmes. Passons d’abord sur le bestiaire. Fallout est tiré du jeu vidéo du même nom qui se déroule dans une ambiance post-apo. On va donc avoir tout un tas de bestioles dopées aux radiations genre d’énormes cafards. Ou des créatures franchement dégueus comme le gobeur, créature aquatique qui mange tout ce qu’il trouve. Un peu comme dans Métro 2033, on va avoir des créatures mutantes qui vont servir de menaces.

Des créatures immortelles ou presque
Côté humain, on va avoir droit à quelques mutations étranges. Comme un monsieur qui a un seul oeil juste au-dessus du nez ou les goules. Les goules sont des créatures immortelles comme le cowboy qui survit depuis 200 ans. Le fonctionnement des goules est assez opaque dans la série. Certains se comportent comme des zombies, d’autres subissent des outrages physiques, d’autres enfin semblent se régénérer à l’infini. Bref, s’il y a des survivants à l’Holocauste nucléaire, la nature est devenue fort hostile. Tout est contaminé par les radiations et Lucy va prendre un peu cher, n’étant pas habituée. D’ailleurs, en début de périple, elle va se retrouver dans une sorte de village de ruines. Se rendant dans une boutique ayant foule d’objets labellisés Vault Tec, la tenancière la toise. “T’es propre, t’as tous tes doigts, ça se voit que tu viens des abris”.

Quelques gadgets en forme de clin d’oeil au jeu
Outre le bestiaire, on va retrouver quelques items technologiques issus du jeu. D’abord le produit injectable qui a des vertus miraculeuses. Notamment celui de faire revenir les morts à la vie en les transformant en goule. C’est le cas du cow-boy ou d’un chien, CX404. C’est une référence directe au Stimpack du jeu, une injection miraculeuse qui permettait de réparer le personnage joué gravement blessé. Dans la série, on voit ainsi un pied gravement mutilé se reconstituer tranquillement après une injection. On retrouve également le Pip-Boy, sorte de très gros bracelet connecté qui permet d’un peu tout faire. Dans le jeu, ça sert d’inventaire, pour l’essentiel. Dans la série, Lucy s’en sert notamment pour se guider dans le monde extérieur et traquer la tête de Siggi qu’elle doit apporter à Moldaver pour sauver son père.

C’est plus facile de survivre quand on a son propre bunker
A présent que j’ai balayé les items issus du jeu, revenons un peu à la diégèse de la série. Dans ce monde post-apo, nous allons avoir plusieurs enjeux. Tout d’abord, on va rapidement comprendre, et ce dès l’introduction, qu’il y a les privilégiés et les autres. Au début de la série, ne connaissant de l’univers Fallout que la vidéos de Joueur du Grenier, je pensais que l’Abri 33 dans lequel vivait Lucy était lié à l’abri anti-atomique de la famille de riches aperçu dans la première scène. Et bien non. Si effectivement, on comprend sans mal qu’il fut plus simple de survivre à un Holocauste nucléaire en ayant son petit bunker à soi, on va découvrir que les abris 31,32, 33 mais aussi le 4 que l’on va croiser dans le récit sont des créations Vault Tec.

Une entreprise qui veut vendre des abri
Ca fait trois fois que je cite Vault Tec, il est temps de creuser un peu le sujet car celui-ci est intéressant. Si la série reste un peu vague sur le côté géopolitique, on a la vague impression que ce sont les entreprises qui mènent la danse. Nous avons d’un côté RobCo, une société qui fabrique différents objets technologiques dont le pip-boy mais aussi un robot qui pratique la chirurgie que Lucy va croiser à un moment dans le récit. Mais nous avons surtout Vault Tec, la société qui a mis en place les abris. On découvre dans la partie flash back que Cooper Norman a fait de la pub pour eux en mode “pouce en l’air”, ce qui rappelle le petit personnage des jeux. A noter que le petit personnage des jeux apparaît uniquement dans la boutique Vault Tec que fréquente Lucy. Durant le récit, on va découvrir toute la puissance de Vault Tec dans l’Amérique pré catastrophe mais je n’en dis pas plus. Disons que dans les abris, ne restent que des personnes qui ont eu les moyens de se payer une place dans ces abris collectifs et les cadres de la société Vault Tec. Pour le reste, on est dans le même délire que la fin du volume 2 de Silo. Ceux qui savent, savent.

Les puissants ne veulent pas partager leur gâteau
Car la série Fallout, ce n’est ni plus ni moins que ça. Il y a ceux qui sont dans le bon camp, soit par leur argent, soit par leur job, et les autres qu’on laisse sur le côté de la route. On a exactement la même dichotomie dans la Confrérie de l’Acier dont provient Maximus. Il y a d’un côté les nobles chevaliers dans leur armure du futur façon Iron Man énervé. Puis il y a leurs écuyers, les petits larbins qui portent les sacs des chevaliers et doivent limite mourir pour eux. Les nobles et le tiers-Etat. Et toute la série va nous raconter comme ceux d’en haut vont oeuvrer pour tenter de garder leur pouvoir. Par exemple, reparlons de Siggi, dont j’ai évoqué la tête plus haut. Scientifique de l’Enclave, il travaille pour mettre au point une mystérieuse énergie qu’il doit livrer à Moldaver. Cette énergie est un peu le McGuffin de l’ensemble des personnages tant elle revêt un enjeu important, surtout dans un univers qui marche quand même pas mal au nucléaire. Sauf que suite à différentes péripéties, Siggi choisit de mourir et demande à Lucy de trimballer sa tête jusqu’à Moldaver puisqu’il y a caché la fameuse énergie. Pour Moldaver, par exemple, elle représente une indépendance et une liberté qui ne semble que peu tolérée par, notamment, les dirigeants des abris. La volonté des puissants de ne pas partager leur gâteau s’illustre par l’éradication de l’utopie Shady Sands.

Une série de bonne facture
Est-ce que Fallout est une bonne série ? Oui, absolument. Est-ce que je suis tombée de ma chaise lors des différentes révélations ? Non, déjà parce que comme dit plus haut, le plot est très proche de celui de Silo. Mais la quête de Lucy dans le monde extérieur pour retrouver son père est intéressante. Les flashbacks de Cooper dans la vie pré-Apocalypse aussi même si, de ce que j’ai vu sur le Wikipedia du jeu, l’univers étendu de ce dernier est beaucoup plus précis. Donc la série est cool, on retrouve certains visages connus dont Kyle MacLachlan, acteur fétiche de Lynch notamment dans sa version de Dune. Nous retrouvons également Sarita Choudhury croisée dans After Yang, Zac Cherry de Severance, Michael Emerson de Lost. Et on note également qu’Ella Purcell, qui joue Lucy, était la voix de Jinx d’Arcane. Du beau monde. Et puis je n’ai pas évoqué l’esthétique dans l’article mais le côté rétrofuturiste, ajouté à une réalisation soignée, c’est une vraie réussite.

A regarder avant l’arrivée de la saison 02
La saison 02 arrivant en fin d’année, si ne vous vous êtes pas encore penché sur cette pépite, je n’aurai qu’un mot : go.
2 thoughts on “Fallout, la dystopie post nucléaire”