Paprika, quand les rêves envahissent la réalité

Imaginez qu’une technologie tombe entre de mauvaises mains et que rêve et réalité se confondent. Paprika doit remettre de l’ordre.

Et non, ce n’est pas une bonne nouvelle. J’ai découvert Paprika totalement par hasard au travers d’un titre de sa BO . En allant lire rapidement un résumé, je vois que ce film d’animation japonais sorti en 2006 aurait “inspiré la matrice”. Genre inspiré Matrix, sorti en 99 ? Ciel, je n’ai pas lancé le film que déjà, les frontières du réel se troublent. Car oui, dans Paprika, les rêves vont peu à peu envahir la réalité. Et ça va être le bordel.

Paprika, film d'animation japonais

L’histoire. Dans le futur, la psychothérapie a connu une innovation révolutionnaire : le DC Mini, un casque qui permet au thérapeute de rentrer dans le rêve des gens. Le film commence d’ailleurs sur la séance du commissaire Toshimi Konakawa, emmené dans une aventure virevoltante par la fantasque Paprika. Mais la séance bloque quand Toshimi arrive à son point de trauma. Après un générique qui pourrait justifier à lui seul le visionnage du film, on découpe que Paprika est l’alter ego du Dr Atsuko Chiba. Une femme bien plus froide que son avatar.

Atsuko Chiba et Paprika

Alors qu’elle arrive au travail, elle apprend que 3 DC Mini ont été volés. Alors que l’enquête commence, le Dr Torataro Shima, membre de l’équipe de Chiba, est soudain capturé dans une sorte de rêve et manque de se suicider. La situation est critique : le scientifique qui travaillait sur les DC Mini a disparu et il n’a pas eu le temps de coder le système de sécurité des DC Mini volés et n’importe qui entrant en sa possession peut entrer dans la psyché des gens via le rêve. Petit à petit, les rêves envahissent la réalité et Atsuko doit faire équipe avec Paprika pour mettre fin à ce cauchemar. 

Paprika, parade

On est très classiquement dans une dystopie de type “technologie qui dégénère”. Le film nous raconte l’histoire d’une innovation censée aider les gens mais qui, placée entre de mauvaises mains, peut se révéler dévastatrice. En cause : une certaine légèreté des concepteurs, notamment le docteur Tokita, concepteur des DC Mini, personnage plutôt immature. Mais surtout l’avidité et la soif de pouvoir d’une personne qui, en volant les DC Mini, plongent la ville dans un chaos indescriptible, embarquant dans ce rêve l’ensemble de la population.

Le DC Mini

Les dystopies de ce type peuvent rapidement virer à la bouillie réac genre “la technologie, c’est dangereux. C’était mieux avant, quand les gens lisaient des vrais livres”. Ici, ce n’est pas du tout le cas. Les DC Minis sont considérés pour ce qu’ils sont : un outil. C’est la façon dont est utilisé l’outil qui va semer le chaos. D’ailleurs, ce même outil va permettre à Atsuko de se battre mais aussi de lui permettre d’avouer ses sentiments. Il va également permettre au commissaire de déverrouiller son trauma et devenir un vrai allié pour Paprika. 

Paprika et le commissaire

Qui dit fiction qui mélange rêve et réalité dit… très grosse confusion. Paprika n’est pas un film que l’on peut regarder distraitement car de nombreux indices vont nous aider à nous situer dans la réalité ou dans le songe. Même si, à la fin… Les rebondissements sont nombreux et la perte de repères peut rendre l’action un peu confuse. Mais Paprika est intéressant à plusieurs titres puisque, outre le volet psychologique, nous retrouvons toute une dimension psychologique puisque chaque personnage a un doppleganger dans le monde onirique, parfois assez éloigné de la réalité, comme pour Atsuko/Paprika. Cette dualité devient même littérale quand un personnage se retrouve confronté à un grave dilemme dans le songe et ses deux “moi” s’affrontent à travers un seul corps devenu monstrueux.

Atsuko dans la peau de Paprika

Paprika est l’adaptation d’un roman du même nom de Yasutaka Tsutsui publié en 93. Est-ce lui qui a inspiré Matrix ? Je n’ai pas trouvé de source sur le sujet. Par contre, j’ai trouvé un article qui fait un parallèle entre Inception et Paprika, le film et c’est vrai… Sauf que Paprika est bien plus fou, le format animé permettant toutes les distorsions possibles. Les corps sont souples, fluides, virevoltants. Je ne sais pas pourquoi ce claim pour lier Paprika à la matrice car même si on retrouve cette même confusion entre réalité et illusions, ça s’arrête là. Et Paprika a suffisamment de qualités propres pour ne pas avoir besoin d’ête relié à un autre film. Car oui, Paprika a toutes les qualités requises pour vous faire passer un bon moment : un bon rythme, une belle animation, une BO au top et surtout une histoire complexe qui tient la route. Assez rare pour être souligné. 

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