Impie, la dystopie esclavagiste

Imaginez une société où les opposants du régime sont réduits en esclavage et brimés par une combinaison ? C’est le pitch de départ d’Impie

Quand on décide d’écrire une dystopie, on se pose une question essentielle. Quelle serait la pire évolution de la société ? Souvent, on retrouve la privation de liberté. De façon un peu frontale dans Hunger Games ou L’autre côté, par exemple. De façon plus subtiles dans les fausses dystopies comme Un bonheur insoutenable ou Le passeur. Ou de façon littérale dans The I-land. Dans Impie de Hana Hojh, la privation de liberté se fait sans astuce ni ambiguïté : les opposant au régime se retrouvent en esclavage,  vêtus d’une combinaison destinée à les torturer au moindre faux pas. 

Impie de Hana Hojh

Un esclavage enrichi en torture

L’histoire ! On suit les mésaventures de Najia Zorani, impie arrêtée quelques temps auparavant. Elle sert dans une famille bourgeoise de Ahmira, planète dont on saura peu de choses. Elle doit s’occuper de Madline, enfant un peu capricieuse qui aime lui couper les cheveux n’importe comment et à bien compris que Najia lui appartenait. Car au moindre manquement, Najia est punie. La CQ, la combinaison qu’elle porte, chauffe sur une simple demande du propriétaire de l’esclave. Najia vit donc dans la douleur, résignée. Mais un soir, elle rencontre chez son propriétaire un jeune homme qui ne lui paraît pas inconnu. Ne fait-il pas partie de la résistance, tout comme son frère Paul ? 

Impie, une dystopie réfléchissant à l'esclavage

50 nuances d’esclavage

Suite au décès de son premier propriétaire, Najia va se retrouver placée dans différentes structures, de l’entretien de jardin à celui de Palais, subissant l’épuisement physique, mental, et autres outrages. Elle va donc nous servir de lapin blanc pour découvrir tous les affres subis par les impies. Déshumanisée à l’extrême, Najia va mettre sa colère et sa haine au service de la Résistance. 

Revenge

Ue longue déshumanisation

Alors déjà : ce roman est plutôt sans concession, Najia en prend plein la gueule. À travers son histoire et celle des esclaves qu’elle croise, on comprend bien que les impies ne sont pas traités comme des Humains mais comme des choses dont le propriétaire peut user et abuser à sa guise. Plusieurs scènes décrivent l’épuisement total des esclaves, leur phase de désespoir, l’envie de lâcher la rampe. Le doute à l’état pur et la déshumanisation, petit à petit. Par exemple, les esclaves ne sont pas censés se parler alors qu’ils partagent un dortoir et on ne connaît pas l’histoire des impies que Najia va croiser. Personne ne pose la question. 

Exploitation des êtres humains

Une rage de vengeance

Par contre, on connaît Najia qui est la protagoniste d’environ 85% du roman, environ. Elle va passer par plusieurs phases. D’abord une résignation polie : oui, sa situation est effroyable mais elle pourrait subir pire. Puis le désespoir et enfin, la combativité. Si Najia fait preuve d’abnégation à plusieurs moments dans le roman, ce  n’est pas par bonté d’âme. Elle lutte certes pour mettre fin à l’esclavage et au port de la CQ mais surtout pour se venger. 

La revanche d'une femme

Une torture interdite mais tout le monde s’en fout

La CQ, parlons-en. On n’a pas énorme de détails sur elle donc d’un point de vue technologique, j’ai pas grand chose à dire. Par contre, le point intéressant, c’est qu’elle est formellement interdite par la congrégation spatiale à laquelle appartient Ahmira… mais néanmoins utilisée sans aucune discrétion aucune par les grandes entreprises et les riches. Mmm, des interdictions contournée par les entreprises et bourgeois sans même se cacher, ça me rappelle un truc… 

Une combinaison de torture

Le seul regret que j’ai eu en lisant cette dystopie, c’est le manque de précision sur cette planète mais j’ai découvert que ce livre faisait partie de « chroniques » et que j’en a prendrai sans doute plus en lisant Résonances, l’autre roman déjà sorti. J’aurais aimé que l’on s’attarde plus sur les résistants avec plus d’actions. Mais après tout, la résistance ne passe pas toujours par des attentats ou meurtres politiques. 

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