Article totalement inspiré (pompé ?) de la vidéo du Fossoyeur sur l’échec de la science fiction . Comme je suis accro aux dystopies, forcément, ça crée un écho en moi. Je vous remettrai le lien en fin d’article pour bien regarder la vidéo qui est hyper intéressante. Mais voilà, la question se pose : la dystopie échoue-t-elle à prévenir ?
On y va en pente douce
J’aime les dystopies. D’abord pour l’univers dans lequel elles nous amènent pour peu que celui-ci soit bien construit. Mais surtout elles posent des questions sur différents sujets : la société, l’environnement, la technologie, la science… Ou même la survie de l’humanité. Et j’avoue que sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, l’actualité des dernières années nous fournit matière à imagination. Outre le réchauffement climatique dont les scénarios d’évolution crédibles nous racontent une future apocalypse, nous avons la question des inégalités sociales ou de nos libertés individuelles. Quand je vois des sondages où les Français interrogés déclarent ne pas avoir de soucis à avoir moins de liberté si ça leur garantit plus de sécurité, je me dis que 1984 n’est pas si loin… Alors que quand on voit le succès de l’Etat d’urgence, je me demande à quel moment les libertés qu’on a perdu nous ont assuré plus de sécurité… J’ai toujours un sourire triste quand je vois passer en manif des pancartes “1984 n’est pas censé être un manuel d’utilisation”.
Abêtir le peuple
1984, justement, un monument, sa lecture devrait être obligatoire. Cependant, j’ai l’impression qu’il y a toujours une partie des lecteurs qui vont se dire que non, faut pas exagérer ! Ca n’arrivera jamais. Pourtant, la réécriture de l’histoire n’est pas un pur délire d’écrivain. Pourtant la surveillance de masse n’est pas un pur délire d’écrivain. On se mange de la novlangue Start Up Nation tous les jours…Grâce à nos téléphones et réseaux sociaux, on sait toujours où l’on est… Orwell a écrit ce roman en 1949 et ses thèmes sont pourtant toujours furieusement d’actualité… On pourrait aussi citer Ravage de Barjavel qui prévient sur les dangers d’un tout technologique qui finirait à nous péter à la figure, dénonçant notre dépendance totale à celle-ci. On pourrait citer Fahrenheit 451 de Bradbury avec la lobotomisation des citoyens qui ne pensent plus… ou l’humoristique mais néanmoins préoccupant Idiocracy… Même si l’expression “du pain et des jeux” ne date pas d’hier, je suis toujours effrayée par les défenseurs de la télé poubelle qui clament leur droit à se divertir. Ils veulent se “vider la tête”, quitte à acclamer un show oppresseur sans être capable du moindre recul.
Le réflexe du déni
A quoi c’est dû, ce refus de voir que ça dérape ? Même si le trait est grossi parce que c’est une oeuvre de fiction, il y a des motifs d’inquiétude. Est-ce un optimisme naturel ? Un pouvoir de résilience instantané chez l’être humain, l’éternel syndrome de la grenouille bouillie lentement mais sûrement ? Est-ce notre dépendance au confort et à la technologie qui nous rend si mous ? Tellement prêts à tout accepter tant qu’on conserve notre confort et l’illusion de la sécurité ? Ou juste la fatigue, le sentiment que de toute façon, toute résistance est vaine et condamnée à l’échec ?
Ou alors on n’est pas encore assez loin sur le chemin du pire mais que ça finira par éveiller les consciences ?
Et on retourne vers la vidéo du Fossoyeur, bonne journée ou soirée.
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