USA - 2h20 - sortie 28 mars 2018 - 2018 - Réalisateur: Steven Spielberg - Scénaristes: Ernest Cline - Zak Penn - D'après l'oeuvre de Ernest Cline - LEGENDE PHOTO: Tye Sheridan - AVEC: Tye Sheridan: Wade Watts / Parzival -

Ready player one, la dystopie VR

Quand on parle de dystopie impliquant la réalité virtuelle, on pense à Ready Player One. Un film hommage à la pop culture mais peu cohérent

J’aime voir les dystopies comme les reflets des préoccupations de leur temps. Souvent, quelques technologies sont au coeur du récit, ce fameux “cette technologie qui a révolutionné le monde”. J’ai déjà parlé de la réalité virtuelle avec Kiss me first et Existenz mais il est temps d’aborder le masterpierce du genre. Celui qui, je suppose, vient en premier en tête quand on parle de réalité virtuelle, j’ai nommé… Ready Player One. Et si vous avez pensé à Le cobaye, c’est que vous avez trop regardé Crossed. Un peu comme moi.

Ready Player One

Un jeu comme moyen d’évasion

Alors Ready player one, ça parle de quoi ? Dans des Etats-Unis post effondrement économico-écologique, le peuple, désespéré, trouve refuge dans un univers virtuel, l’Oasis. On suit les aventures de Wade, un jeune orphelin absolument obsédé par l’Oasis et par l’un de ses créateurs de génie, James Halliday. Lors du décès de ce dernier, il dissémine dans son oasis trois Easter eggs. Le premier joueur à trouver les trois héritera de sa fortune et de la société. Wade, sous le pseudo de Parzival, se lance donc dans cette quête avec ses acolytes, Aech, Daito et Sho. 

Ready Player One, Wade et les avatars

Une narration entre réel et virtuel

L’histoire va donc se dérouler sur deux univers : d’un côté, le monde de l’Oasis où Parzival utilise son excellente connaissance de Halliday pour résoudre les énigmes et obtient la première clé en premier puis la seconde en deuxième position, derrière Artémis, un avatar dont il tombe amoureux. Mais il y a des méchants dans l’histoire aka la vilaine corporation IOI qui essaie de remporter la course pour remporter la société. En fait, IOI est la société concurrente de l’Oasis et veut mettre la main sur son gros concurrent pour devenir hégémonique. Evidemment, on suit aussi les péripéties dans la vie réelle où IOI fait absolument ce qu’il veut genre dézinguer un immeuble et tuer une trentaine de personnes. 

Explosion de l'immeuble caravane

Des gens qui s’agitent pour jouer

Ready Player One aime beaucoup mettre en scène les joueurs en cours de partie. Nous sommes sur de la réalité virtuelle de type “pour faire des mouvements dans le jeu, tu dois les faire dans la vraie vie”. Alors ça peut donner deux ou trois plans cocasses, voir que les employés de IOI sont hyper équipés avec des espèces de tapis de marche de la technologie du futur. Wade va s’offrir rapidement une belle combinaison pour tout sentir. Ah oui parce que l’argent que l’on gagne dans le jeu semble servir dans la vraie vie. Sorte de cryptomonnaie du futur mais vu que l’Oasis semble totalement centrale dans cette société. Le souci, c’est que “tu joues comme dans la vraie vie” marche moyen. Je veux bien admettre qu’on puisse mimer une conduite de voiture mais déjà de moto, ça m’interroge un peu. Et quand les personnages se retrouvent régulièrement dans des zones sans gravité où ils peuvent voler ou faire de supers bonds, j’ai un peu de mal à comprendre comment tu mimes ça…

Danse dans les airs dans Ready Player One

Mais comment marche cet univers ?

Quand on construit un univers dystopique, le plus difficile, c’est de créer un univers vraisemblable. Ready Player One a été plutôt mal accueilli et il est, pour ma part, un échec narratif, l’univers proposé n’est pas cohérent. Point un : L’Oasis semble totalement hégémonique, on nous fait plus ou moins comprendre que tout le monde se réfugie là-dedans pour oublier la misère. Ok, why not. Du coup, ils font quoi l’entreprise IOI ? Ils sont numéro 2 mais personne ne semble visiter leur univers virtuel, pas même leurs propres employés. Même le big boss aka le grand méchant ne va se balader que sur l’Oasis. Et d’ailleurs, sans spoiler : les rebondissements basés sur la stupidité d’un personnage, c’est une écriture feignante. Mais surtout… d’où cette société est restée bloquée à la fin du XXe siècle ? L’histoire se passe en 2045. Genre il n’y a plus aucune culture pendant 40 ans ? Pas un seul film culte ou une seule série qui marque ? Je veux bien croire que la culture survit mal à une crise économique mais quand même. Les références pop culture, c’est rigolo au début mais au bout d’une heure de film, je soupirais à chaque nouveau clin d’oeil. Oh oui, Retour vers le futur, Jurassic Park, Shining, Godzilla… même si j’ai apprécié d’entendre le thème japonais de Godzilla mais je suis pas objective, je l’aime trop d’amour. Et je vais même pas parler de l’histoire d’amour aka “le héros a remporté la jolie fille qui se soumet totalement à lui alors qu’elle est deux fois plus badass que lui” appelé Syndrome Trinity

Histoire d'amour nulle dans Ready Player One

Une société qui marche sur la tête

Enfin, je n’ai pas compris comment fonctionne la société que l’on nous présente. Ok, il y a eu effondrement et la ville semble décrépite à part l’entreprise IOI. Entreprise totalement hors sol qui fait absolument ce qu’elle veut. Elle n’hésite pas à lancer une sorte de business woman mercenaire qui provoque des accidents, fait exploser une sorte d’immeuble and co. Heu, ok ? Du coup, quand la police fait son apparition à un moment, j’ai pas compris. Mais y a un Etat dans tout ce bazar ? Sans parler de la crétinerie de la stratégie de cette entreprise. En gros, il y a un classement de la découverte du Easter Egg. Le 1er est trouvé en premier par Parzival, le 2e par Artemis mais leurs copains ont suivi le process et sont classés. Pourquoi IOI s’acharne à trouver le troisième alors qu’elle n’a chopé aucun des deux premiers ? Ca les fera pas gagner… Et puis j’ai vraiment pas compris l’histoire de l’argent. Wade gagne plein d’argent dans le jeu grâce à la première clé, il peut acheter une super combinaison de jeu. Mais il continue de squatter chez sa tante avec l’affreux compagnon de celle-ci qui bolosse Wade sans pression. Tante qui semble travailler… Je n’ai rien compris. C’est quoi l’Oasis ? Un marché parallèle ?

Ready Player One, le robot de fer

Une vision un peu réac de la réalité virtuelle

Bref, les univers virtuels me paraissent un sujet hyper intéressant de par la liberté qu’ils offrent mais aussi le questionnement qu’ils posent. Les personnes acceptent de suivre les règles dictées par une entreprise. Et selon les intentions du dirigeant, ça peut vite devenir une dictature. Cependant, j’ai toujours l’impression que les créateurs qui se penchent sur la réalité virtuelle ne l’envisagent que sous le prisme un peu réac du “attention, danger”. Ce qui fait toujours tomber le propos dans des histoires peu poussées et clichés. Dommage. 

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